Primaires, conclave ou sondage… Comment Les Républicains vont-ils désigner leur candidat pour l’élection présidentielle de 2027 ?

Pierre Suu/Antoine Gyori - Corbis/Sylvain Lefevre/Getty Images
Avec, en ligne de mire, l’élection présidentielle, le parti Les Républicains réfléchit déjà au mode de désignation de son candidat. Certains ténors plaident pour une compétition interne quand d’autres souhaitent l’élargir au centre et à l’extrême droite.
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L’élection présidentielle aura lieu dans un peu moins de dix-sept mois. Mais déjà, la question du mode de désignation du candidat pour 2027 divise Les Républicains. 

Lundi 17 novembre, l'ancien Premier ministre Michel Barnier a défendu le principe d'un "conclave" réunissant les parlementaires des formations du centre et de la droite, de Renaissance jusqu'aux Républicains -ce qu’il avait lui-même baptisé le “socle commun”- pour désigner un candidat. Si la définition n’est pas très claire, s’appliquant à l’origine à l’assemblée des cardinaux réunis pour élire un nouveau pape, elle peut se comprendre comme une réunion ne s’arrêtant qu’en cas d’accord.

Primaire ouverte ou interne ?

Le tout frais député de Paris estime en effet que le temps manquera pour organiser des primaires, entre les élections municipales en mars 2026 et les sénatoriales en septembre de la même année. Ce mode de scrutin voit des candidats de tendance voisine entrer en compétition, en promettant de se désister au profit de celui d'entre eux qui arrivera en tête. Cela présuppose une campagne interne, des parrainages, des meetings et des débats à organiser. Mais les primaires ne font pas l’unanimité, accusées de créer de la division dans une même famille politique et qualifiées de “machine à perdre” par une bonne partie de la droite.Pour autant, cette idée semble faire son chemin dans les esprits, avec des bornes différentes selon les ténors.

Le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, plaide pour une primaire des droites, allant de Gérald Darmanin, membre du parti Renaissance, à Sarah Knafo, membre de Reconquête. Mercredi 12 novembre, il rencontrait même le président du parti, Eric Zemmour, pour en discuter. Le maire de Cannes, David Lisnard, brasse lui aussi très large, souhaitant inclure les centristes de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), tandis que le maire de Meaux, Jean-François Copé, veut y inclure Edouard Philippe mais en exclure Sarah Knafo 

Le chef des Républicains, Bruno Retailleau, qui ne dissimule pas ses propres ambitions présidentielles, a lui émis le souhait que ce candidat soit issu de LR au terme d'un processus interne au seul parti, sans élargissement.

Sélection naturelle

Certains n’ont pas oublié le poison des divisions lors des deux derniers scrutins présidentiels. En 2017, François Fillon remportait la primaire ouverte mais était éliminé dès le premier tour de la présidentielle. Bis repetita en 2022, avec Valérie Pécresse et ses 4,78%. Une autre voie, celle de la sélection naturelle via les sondages et la dynamique d’un candidat, a, par exemple, les faveurs de Xavier Bertrand qui assume se préparer.

En attendant, l'état-major de LR, réuni début novembre en conseil stratégique, a décidé de créer un "groupe de travail" afin d'étudier la question de la désignation d'un candidat pour 2027. Mais ce sujet sera de toute façon “remis dans les mains (des) adhérents" selon les nouveaux statuts du parti, a rappelé Bruno Retailleau, qui souhaite trancher ce débat après les municipales de mars 2026. 

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