L’article 41 bis est bien connu de nos voisins italiens. Né dans les années 1980 pour lutter contre la mafia, ce dispositif suspend les conditions habituelles de détention. Concrètement, les détenus concernés par ce dispositif sont à l’isolement total. Ils peuvent sortir deux heures par jour de cellule, avoir un parloir et un appel téléphonique par mois. Ce régime spécial est renouvelable tous les deux ans en Italie.
Inspiration italienne
Le ministre de la Justice s’en est fortement inspiré pour créer des quartiers de haute sécurité pour les narcotrafiquants. Le 3 février dernier, Gérald Darmanin s’est rendu à Rome pour une visite du centre pénitentiaire de Rebibbia. Depuis, trois mois de travaux ont eu lieu dans la prison de Vendin-le-Vieil pour transformer l’ancienne prison en établissement de haute sécurité.
Condition des détenus contestée
Les détenus seront placés à l’isolement. Ce qui signifie qu'ils n'auront le droit à aucun échange avec les autres détenus ni contact physique avec leurs proches. Public Sénat explique que les visites familiales seront proscrites, les téléphones fixes présents dans les cellules seront démontés, les vitres des parloirs seront blindées et des brouilleurs de drones et de téléphones seront utilisés pour éviter la livraison de colis.
Gérald Darmanin annonce le transfert de "17 premiers narcotrafiquants" vers la prison de Vendin-le-Vieil
L’Observatoire international des prisons (OIP) dénonce de son côté “d’insupportables violations des droits”. L’OIP, qui agit pour le respect des droits de l’homme en milieu carcéral, ajoute que “la question du sens de la peine est totalement occultée. À aucun moment n’est interrogé l’impact de l’isolement sur les personnes qui seraient soumises à ce régime”.
Une fois transférés à Vendin-le-Vieil, les détenus, qu'ils soient condamnés définitivement ou en détention provisoire, seront soumis à un régime d'isolement renforcé valable un an et renouvelable.
