"Je veux être très clair: en l’état, le projet de budget de l’exécutif est invotable par la droite, car le gouvernement veut faire payer aux Français les délires et les vieilles lunes socialistes pour s'acheter du temps !", explique l'ancien ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
"Si les choses devaient en rester là, Les Républicains (LR) voteraient donc évidemment contre et ne s’interdiraient aucun débat, y compris celui de la censure. Mais je ne peux pas imaginer que les choses en arrivent là, car les députés et les sénateurs LR ne laisseront pas faire: nous nous battrons pied à pied pour rectifier la copie", a-t-il développé.
Le patron de LR juge "terrible" le "signal" de la suspension de la réforme des retraites, confirmée mardi par le Premier ministre Sébastien Lecornu.
"Rupture immédiate"
Bruno Retailleau se "félicite" d'avoir "provoqué une rupture immédiate en quittant" le gouvernement Lecornu 1, en désaccord sur sa composition. "Sans quoi j'aurais assisté, depuis le banc des ministres, à une déclaration de politique générale qu'un ministre socialiste aurait pu prononcer, mélange de laxisme budgétaire et de renoncements régaliens". "J’aurais alors de toute façon immédiatement remis ma démission", assure-t-il.
Emmanuel Macron doit-il démissionner ? "D'une façon ou d'une autre, le retour aux urnes s'imposera. Ce sera alors au président de la République de décider comment: dissolution, démission ou référendum", répond le patron de LR. "Mais je n'associerai pas ma voix au chœur de ceux qui exigent sa démission" qui "fragiliserait tous ses successeurs", a-t-il ajouté, alors qu’Édouard Philippe a suggéré au président d'organiser une élection présidentielle anticipée après l'adoption du budget.
Aux appels du pied d’Éric Ciotti, ancien président de LR aujourd'hui rallié au Rassemblement national, Bruno Retailleau réaffirme qu'il ne "croi(t) pas à l'union des droites par les appareils mais par les électeurs". "Si la droite se compromet dans les calculs, elle est morte".