Le Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, s’est exprimé ce mercredi matin devant l'hôtel de Matignon.
"J'ai de bonnes raisons de vous dire que parmi les bonnes nouvelles (...), il y a une volonté d'avoir pour la France un budget avant le 31 décembre de cette année", a-t-il déclaré, en référence aux consultations qu'il a menées ces dernières heures.
Selon lui, le budget doit avoir les paramètres “pour permettre à la France d’avancer” et ce consensus entre les forces politiques "éloigne" les perspectives de dissolution.
"Concessions" des formations politiques
"Cette volonté d'avoir un budget avant le 31 décembre de cette année oblige chacun à avoir une capacité à avancer et aussi d'ailleurs pour permettre aux Françaises et aux Français d'avoir des élections municipales qui se tiennent dans les meilleures conditions", a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre démissionnaire recevra donc ce mercredi les représentants socialistes, écologistes et communistes afin de "voir quelles sont les concessions qu'elles demandent aux autres formations politiques" et "quelles concessions elles sont prêtes à faire", a-t-il précisé.
Sébastien Lecornu a également mentionné le déficit publique, "clé" pour la signature de la France à l'étranger. Il voit une convergence vers un objectif de déficit public "en dessous" de 5% et non plus 4,7%.
"Il nous faut sortir de cette situation"
Il a ensuite souligné l'urgence autour de la Nouvelle-Calédonie qui tient à la proposition de loi organique visant à reporter les élections provinciales, condition indispensable à la mise en oeuvre de l'accord de Bougival signé en juillet entre les non-indépendantistes, l'État et les indépendantistes.
Il a aussi évoqué la situation internationale. : "heureusement que la Ve République repose sur la solidité de la fonction présidentielle et de sa représentation à l'étranger et en Europe".
Le Premier ministre démissionnaire doit se rendre à l'Elysée mercredi soir "pour présenter au président de la République" les résultats de ces négociations.
"Il nous faut sortir de cette situation", a souligné Sébastien Lecornu.
Pas d'indémnités pour les ministres démissionnaires
Il a enfin assuré que les nouveaux membres du gouvernement nommés dimanche, qui n'auront été en poste que quelques heures, n'auront pas le droit aux indemnités auxquelles ils auraient pu prétendre.
"Les membres du gouvernement, lorsqu'ils quittent leurs fonctions, ont le droit à trois mois d'indemnités lorsqu'ils n'ont pas de revenus par ailleurs, et il est évident que les ministres qui auront été ministres seulement quelques heures, n'auront pas le droit à ces indemnités", a-t-il déclaré.
"J'ai décidé de les suspendre. On ne peut pas vouloir faire des économies si on ne maintient pas par ailleurs une règle d'exemplarité et de rigueur", a-t-il jugé.
Il n'a pas abordé la question cruciale d'une éventuelle suspension de la réforme des retraites sur laquelle il était très attendu.
Il a en revanche indiqué qu'il s'exprimerait en fin de journée après ses entretiens.