Plus d'un an et demi après le début du scandale qui a entaché la réputation de ses eaux, le groupe Nestlé Waters a décidé de communiquer pour la première fois directement auprès des consommateurs. Le groupe a décidé d'afficher un message sur ses publicités, dans les rayons des supermarchés, sur son site internet et dans les cafés ou hôtels qui distribuent ses eaux Perrier, Hépar et Contrex.
"La sécurité alimentaire et la composition minérale des eaux Perrier, Contrex et Hépar ont toujours été garanties. Elles peuvent être bues en toute sécurité. Les eaux Perrier, Contrex et Hépar comportent une dénomination "Eau minérale naturelle", alors qu'elles sont susceptibles de ne pas en constituer, selon l'analyse par l'Etat de leur taille de microfiltration", écrit le groupe sur son site et celui des trois marques.
En supermarchés, environ 50.000 "stop-rayons" --des petits encarts placés à côté des produits dans les rayons, près des étiquettes de prix--, seront mis en place à partir de la semaine prochaine avec un message plus court et un QR code renvoyant au site plus détaillé.
Nestlé a deux mois pour se mettre en conformité et retirer son système de microfiltration de l'eau Perrier
"Pas de problème de sécurité alimentaire"
Les publicités notamment publiées dans la presse écrite seront également assorties d'un message à partir de jeudi, a indiqué Nestlé Waters à l'AFP sans donner le montant de cette opération, confirmant une information du média spécialisé LSA.
"Les autorités ont réaffirmé à plusieurs reprises qu'il n'y avait pas de problème de sécurité alimentaire", a ajouté le groupe, regrettant que l'information ne soit "peut-être" pas passée auprès des consommateurs.
La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes a été consultée pour l'élaboration de cette campagne et ses remarques ont "été prises en compte", ajoute une porte-parole de Nestlé Waters.
Sollicitée, la DGCCRF n'a pas répondu dans l'immédiat à l'AFP.
Le scandale sur les eaux Nestlé a été relancé mi-mai par les conclusions d'une enquête sénatoriale qui estiment que les traitements illégaux utilisés par le groupe et d'autres minéraliers sur leurs eaux ont fait l'objet d'une "dissimulation par l'État".
Selon la commission d'enquête, Nestlé, après avoir avoué en 2021 au gouvernement d'alors le recours à des traitements interdits (UV, charbon actif), lui a fait approuver en 2023 un nouveau système de traitement par microfiltration fine, controversé car à même de modifier les caractéristiques de l'eau minérale.
Début mai, les préfets des Vosges et du Gard avaient intimé à Nestlé Waters de retirer sous deux mois la microfiltration à 0,2 micron et le groupe a indiqué qu'il se conformerait à cette demande.
Il réitère cet engagement dans son message et ajoute s'engager "à continuer d'informer ses consommateurs de l'évolution de la situation et de la validation par les autorités d'une solution de régularisation claire".
Il n'est pas clair si les ventes du groupe ont été directement touchées depuis le début de l'année mais des médias avaient fait état de baisses en avril.
"Si on prend le Perrier vert, le nombre de foyers-acheteurs est stable et la part de marché est stable sur le début de l'année 2025", a précisé la porte-parole à l'AFP.