Yvan Cordier a "reconnu" jeudi auprès de l'AFP s'être rendu à Turin début mai "avec un véhicule de fonction" et dit avoir "exprimé ses regrets" par email auprès des agents de la préfecture pour un "manque de discernement".
La section CGT au ministère de l'Intérieur avait auparavant dénoncé dans un tract "l'utilisation des moyens (résidence et personnel, véhicules et chauffeurs...)" "pour ou par les familles" du "corps préfectoral", assurant également que le fils du préfet a utilisé "une voiture de service".
"Nous devions aller chercher une personne à la gare mais, pris par mes activités professionnelles (...), j'ai sollicité les services de la préfecture pour mettre un véhicule à disposition de mon fils", assure le haut-fonctionnaire à l'AFP.
Il s'est engagé "à prendre en charge les frais de rapatriement"
Au moment, où le gouvernement "nous parle d'économie budgétaire de 44 milliards d'euros dont 4,8 milliards pour l’État", et dans un contexte de "conditions de travail dégradées" à la préfecture, "eux se servent et ne sont jamais inquiétés", déplore de son côté la CGT dans un tract intitulé "Austérité pour les agents, pas pour les autorités".
"Dès la prise de connaissance de ce tract (daté du 22 août), j'ai rendu compte au ministère de l'Intérieur (...) et me suis engagé à prendre en charge les frais de rapatriement de Modane (Savoie) au Puy-en-Velay", a déclaré M. Cordier à l'AFP.
"J'avais été en poste dans un département du Nord où il m'était arrivé en toute régularité d'aller en Belgique avec ma voiture de fonction mais, cette fois, je n'ai pas regardé avec précision une circulaire de 2010" qui ne l'autorise que pour les départements frontaliers, assure le préfet plaidant "la bonne foi, sans intention de violer une règle".
Pour le reste, le corps préfectoral a le droit, selon lui, "d'utiliser ces véhicules pour des déplacements privés parce que, quand vous êtes préfet, vous êtes rappelable à tout moment, et qu'il s'agit d'un avantage en nature, taxé fiscalement".
Ce sera "au secrétariat général du ministère de l'Intérieur de prendre une éventuelle décision", a-t-il ajouté en réponse à une question sur d'éventuelles suites disciplinaires.