Il fabriquait du faux champagne, un vigneron attend son jugement mardi, à Reims

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Il fabriquait dans l'Aisne du faux champagne à partir de vins d'Espagne et d'Ardèche, d'arômes et de gaz carbonique : un vigneron attend son jugement mardi par le tribunal correctionnel de Reims.
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Le délibéré devrait être connu après 14h00. En juin le parquet avait requis quatre ans de prison, dont un ferme, et 100.000 euros d'amende contre Didier Chopin, 56 ans, poursuivi notamment pour escroquerie, usurpation d'appellation d'origine et abus de biens sociaux. 

Deux ans de prison avec sursis et une amende du même montant ont également été demandés contre son épouse, jugée à ses côtés.

La fraude, qui s'est déroulée entre 2022 et 2023, aurait porté sur des centaines de milliers de bouteilles, pour un préjudice estimé à plusieurs millions d'euros. 

La holding du vigneron comptabilisait une centaine de marques en plus de celle commercialisée sous le nom de "Champagne Didier Chopin", avait assuré lors du procès l'avocate du Comité Champagne, Maître Diane De Valbray, citant par exemple la marque Stesson vendue aux Pays-Bas.

"On n'arrivera pas à savoir, hélas, le nombre exact" de bouteilles vendues en France et à l'étranger, en raison d'"une comptabilité totalement frauduleuse", a-t-elle déploré. 

Une autre procédure judiciaire

L'affaire avait éclaté à l'été 2023 après des signalements de la responsable d'un site de production secondaire du vigneron dans l'Aisne.

Dénonçant "une logique de profit cynique et préméditée", la procureure a également requis pour le couple une interdiction définitive de gérer une entreprise et d'exercer une activité industrielle et commerciale en lien avec le champagne, ainsi que la destruction des bouteilles saisies.

"C'est une triste conclusion. J'ai fait une erreur, je suis ruiné et je n'ai rien d'autre à ajouter", avait réagi Didier Chopin à l'issue de son procès, lors duquel il a tenté de minimiser les volumes de faux champagne produits.

Le volet douanier de l'affaire, concernant les exportations de son faux champagne, a été reporté au 3 février 2026.

L'entrepreneur fait aussi face à une autre procédure judiciaire pour des accusations de violences sexuelles portées par plusieurs de ses ex-employées, dont cinq ont porté plainte.

Il a aussi été incarcéré plusieurs mois au Maroc en 2024 pour une affaire de chèques sans provision, alors qu'il tentait de rebondir dans ce pays en y lançant une société de production de fruits et légumes et en investissant dans un restaurant.

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