Accord UE-Mercosur : "cet accord ne peut pas être signé", martèle Emmanuel Macron à Bruxelles

Gettyimages
Emmanuel Macron a réaffirmé jeudi à Bruxelles que la France n'était pas prête à signer en l'état l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, malgré des avancées sur les clauses de sauvegarde ou les contrôles sanitaires.
À voir également sur Brut

Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé jeudi à Bruxelles que la France n'était pas prête à signer en l'état l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur.

"Je veux dire à nos agriculteurs qui manifestent, la clarté de la position de la France depuis le début : sur le Mercosur, nous considérons que le compte n'y est pas et que cet accord ne peut pas être signé", a-t-il déclaré.

Emmanuel Macron a redit en arrivant à un sommet de l'UE que son "objectif" était un report du vote espéré cette semaine par la Commission européenne et plusieurs pays, Allemagne en tête, pour obtenir un feu vert à la signature de l'accord avec le bloc latino-américain.

"Si aujourd'hui il y a une volonté de passage en force alors qu'on n'a pas de la visibilité" sur les conditions fixées par Paris, "je vous le dis très clairement, la France s'opposera", a-t-il insisté, tout en refusant d'affirmer qu'il y aurait une minorité de blocage.

"On doit être respectés"

Sous la pression des agriculteurs et d'une classe politique quasi-unanimement opposés à cet accord, la France demande des "clauses de sauvegarde", sorte de "frein d'urgence" pour stopper l'entrée dans l'UE de produits agricoles si des marchés sont "déstabilisés", a rappelé le président. Sur ce point, la Commission européenne a répondu aux exigences françaises, "on avance dans la bonne direction" mais "ça n'est pas encore prêt", a-t-il toutefois jugé.

Elle veut aussi des "clauses miroirs", pour assurer la "réciprocité" en matière de normes sanitaires et environnementales de production. Là aussi, il y a eu des propositions de Bruxelles, "des comités se réunissent en janvier", mais "on n'est pas prêts", a martelé Emmanuel Macron.

Enfin, les contrôles sanitaires aux frontières de l'UE doivent être renforcés au 1er janvier. "Très bien, on va regarder", a temporisé le chef de l'Etat français.

"On doit être respectés", a-t-il estimé. Les agriculteurs français, "on ne peut pas aujourd'hui les sacrifier sur le Mercosur, ça n'est pas sérieux."

"Personne ne peut ignorer ce que je viens de vous dire", "je n'aime pas qu'on balade les gens, donc je ne vais pas balader nos agriculteurs", a encore dit Emmanuel Macron, assurant avoir "un bon sens un peu paysan".

Et si les trois conditions françaises sont réunies, la France acceptera-t-elle l'accord ? "Oui mais on n'y est pas", a répondu le président.

A voir aussi