La principale association LGBT+, la chargée des questions homosexuelles au sein du gouvernement allemand, ainsi que des élus du centre et de la gauche, y compris dans la majorité, ont condamné les propos du dirigeant conservateur.
Dans un entretien mardi à la télévision publique ARD, Friedrich Merz avait défendu la décision de la présidente du Bundestag, démocrate-chrétienne comme lui, de ne pas hisser le drapeau arc-en-ciel au fronton du parlement, le 26 juillet, lors de la marche des fiertés à Berlin, contrairement aux autres années.
"C'est la bonne décision (...) Le Bundestag n'est pas un chapiteau de cirque, où l'on peut hisser des drapeaux comme bon nous semble", a affirmé Friedrich Merz.
Pour justifier son refus, la présidente du Bundestag, Julia Klöckner, avait déclaré avoir déjà hissé le drapeau arc-en-ciel le 17 mai, journée internationale contre l'homophobie.
Les personnes queer font "partie intégrante de notre société" et le drapeau arc-en-ciel sur le Bundestag aurait été "un engagement puissant de l'Etat" pour leur protection, a regretté la chargée des questions homosexuelles au gouvernement, Sophie Koch.
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"Un dérapage"
Reprochant à Friedrich Merz un "dérapage", la principale association LGBT+ a souligné que le drapeau arc-en-ciel était "un symbole universel de la diversité et des droits de l'homme".
"Je rappelle au chancelier qu'il parle d'un groupe persécuté sous le national-socialisme et qui a été longtemps réprimé et criminalisé" y compris du temps de la RFA (1949-1990) a ajouté sur ZDF Andre Lehman, président de la fédération LSVD.
Au sein de l'opposition de gauche, même fureur. Friedrich Merz a "le talent de faire gaffe sur gaffe et de heurter les gens", a asséné la cheffe du groupe parlementaire des Verts, Britta Hasselmann, sur le réseau social X.
Un porte-parole du gouvernement allemand, Sebastian Hille, a répondu mercredi que le chancelier "avait clairement souligné l'importance de la marche des fiertés".
C'est un "événement important pour la diversité" et les droits des personnes gays, lesbiennes et queer, a-t-il dit, lors d'un point presse régulier, "Ce sont précisément ces objectifs que le gouvernement soutient".
Créées à la suite des émeutes de Stonewall aux États-Unis en 1969, des marches des fiertés sont généralement organisées chaque année autour du mois de juin, le mois des fiertés LGBT+, un peu partout dans le monde.