L'hebdomadaire a eu accès à des archives de la CIA et du Congrès américain détaillant les liens de l'ancien chef de la Gestapo lyonnaise avec Roberto Suarez, baron de la drogue bolivien.
"Sans lui, Suarez ne serait sans doute pas devenu aussi puissant, la Bolivie ne serait pas devenue le berceau d'une industrie mondiale de la cocaïne, Pablo Escobar et le cartel de Medellin n'auraient pas grandi aussi vite", détaille le Spiegel.
Sous le nom de Klaus Altmann, l'Allemand fait la connaissance du "roi de la cocaïne" à la fin des années 1970 et devient son conseiller en sécurité.
Nommé chef de la police nazie à Lyon entre 1942 et 1943, Klaus Barbie avait commandité l'assassinat, la torture et la déportation de résistants et familles juives.
Traqué par la justice française après 1945, il fuit en Bolivie en 1951 et s'y forge une réputation locale, jusqu'à conseiller les présidents boliviens en matière de répression, une activité déjà connue.
Le Procès de Klaus Barbie
Travail étroit avec Pablo Escobar
L'ex-"boucher de Lyon" devient "de facto le chef de l'ensemble des services secrets", avait raconté dans un documentaire l'ancien ministre bolivien de l'Intérieur Gustavo Sánchez.
L'article étaye le rôle d'intermédiaire de Klaus Barbie entre les militaires et Roberto Suarez, qui organise dans les années 1970 la culture naissante de la coca.
Les deux hommes travaillent étroitement avec le Colombien Pablo Escobar, qui achemine la cocaïne vers les États-Unis.
En Bolivie, l'argent de la drogue sert à armer les militaires, auteurs d'un putsch sanglant en 1980.
Parmi ces militaires se trouve un groupe de mercenaires néo-nazis, les "Époux de la mort", dont le quartier général baptisé "Club Bavaria" était orné de croix gammées.
Barbie et Suarez "renversent le gouvernement bolivien, installent un régime corrompu qui alimente le trafic de drogue", d'après l'article.
Il révèle aussi que la CIA était au courant de l'implication de Barbie dans le trafic de drogue.
En 1982, l'alliance des militaires et des narcotrafiquants implose et Suarez est envoyé en prison en 1988.
Klaus Barbie est lui extradé en France en 1983 après avoir été traqué par les époux Klarsfeld. Condamné pour "crime contre l'humanité", il meurt en prison en 1991, à 77 ans.
L'enquête précise que la femme de Roberto Suarez était d'origine juive et que sa tante, résidant à Lyon, avait été déportée sur ordre de Klaus Barbie.
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