La Sicile oblige ses hôpitaux à recruter des médecins pratiquant l'avortement

Crédit : Pixabay
La Sicile a adopté une loi obligeant les hôpitaux publics à embaucher des médecins pratiquant l'avortement, a constaté mercredi l'AFP sur le site du parlement régional, dans un contexte d'accès difficile à l'IVG touchant toute l'Italie.
À voir également sur Brut

Cette décision intervient alors que l'accès à des avortements sécurisés dans la péninsule est rendu difficile en raison du pourcentage élevé de gynécologues refusant de les pratiquer pour des raisons morales ou religieuses.

Même si l'avortement est légal en Italie depuis 1978, nombre de gynécologues invoquent en effet l'objection de conscience pour ne pas en pratiquer. 

Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé consultés par l'AFP, sur les 55 hôpitaux siciliens disposant d'un service de gynécologie, l'avortement est pratiqué dans moins de la moitié d'entre eux (47,3%), alors que la moyenne italienne est de 61,1%.

IVG : 50 ans après la loi Veil, des avancées, mais encore des difficultés d'accès

Une région dans laquelle il est difficile d'avorter

"Théoriquement, les hôpitaux publics en Italie sont obligés de garantir l'accès à l'avortement, mais dans la pratique ce n'est pas toujours possible quand il y a une grande concentration de médecins objecteurs de conscience", relève dans son édition en ligne de mercredi le quotidien Il Post.

La région Sicile est "l'une de celles dans laquelle il est le plus difficile d'avorter", observe-t-il.

Concernant les médecins gynécologues, la situation est encore plus critique: en 2022, 60,7% des gynécologues étaient objecteur de conscience en Italie, un pourcentage grimpant à 81,5% en Sicile, toujours selon le ministère de la Santé.

La Première ministre ultraconservatrice Giorgia Meloni a assuré à plusieurs reprises qu'elle n'avait pas l'intention de modifier la loi sur l'avortement mais ses opposants la soupçonnent de chercher à compliquer le recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). 

Pendant la campagne électorale de 2022 ayant conduit à son arrivée au pouvoir, Mme Meloni, qui se présente elle-même comme une "mère chrétienne" opposée à l'avortement et prônant les valeurs traditionnelles de la famille, avait déclaré: "Nous ne toucherons pas à la loi sur l'avortement, nous voulons juste que (les femmes) sachent qu'il y a d'autres options".

Flashback : L'avortement

A voir aussi