Conclu lors de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron au Royaume-Uni début juillet, cet accord vise à dissuader les traversées de la Manche sur des embarcations précaires organisées par des réseaux de passeurs.
Les deux gouvernements ont signé le "texte final la semaine dernière" et la Commission européenne a "donné son feu vert à cette approche innovante pour décourager l'immigration illégale", a indiqué le Home Office dans un communiqué.
Le ministère britannique de l'Intérieur ajoute être prêt à placer en détention "dans les prochains jours" de premiers migrants susceptibles d'être envoyés en France.
Il ne précise pas en revanche combien de personnes seront ainsi échangées entre les deux pays via cet accord qui est limité dans le temps, jusqu'en juin 2026.
La ministre britannique de l'Intérieur Yvette Cooper a vanté une "une étape importante pour démanteler le modèle économique" des passeurs et en finir avec l'idée que les personnes entrant illégalement au Royaume-Uni ne peuvent être renvoyées en France.
Avec un nombre record de plus de 25 400 migrants arrivés au Royaume-Uni sur des petits bateaux depuis le début de l'année, le gouvernement travailliste de Keir Starmer est sous pression pour tenter d'endiguer ce phénomène.
De vives critiques
Les migrants repris par la France seront uniquement ceux arrivés au Royaume-Uni par "small boat" et dont la demande d'asile est jugée inadmissible.
Dans l'autre sens, Londres acceptera des migrants ayant fait une demande sur une plateforme en ligne, en donnant la priorité aux ressortissants de nationalités particulièrement ciblées par les passeurs, mais aussi aux personnes ayant des liens avec le Royaume-Uni.
Les deux gouvernements ont insisté sur le fait que les nouveaux arrivants seront soumis de part et d'autre de la Manche à un examen sécuritaire complet.
Ce projet a suscité de vives critiques dans le nord de la France, où certains élus estiment que le dispositif est trop favorable aux Britanniques, tandis que des associations d'aide aux migrants jugent qu'il va à l'encontre des textes internationaux sur la protection des réfugiés.
Il s'inscrit dans les efforts des autorités britanniques pour accélérer les expulsions de déboutés du droit d'asile, au moment où le parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage monte en puissance dans les sondages, et où des manifestations contre l'accueil de demandeurs d'asile ont régulièrement lieu dans le pays.