Arrestation de "L'arnaqueur de Tinder": une "victoire" pour une victime suédoise

Crédit : Pexels
Pernilla Sjöholm, l'une des victimes d'escroquerie de l'Israélien Simon Leviev surnommé "L'arnaqueur de Tinder", a confié mardi à l'AFP avoir célébré son arrestation.
À voir également sur Brut

"Hier, j'ai un peu fêté ça. J'ai le droit d'être heureuse, parce que cet homme a détruit ma vie. C'est clairement une victoire. Alors merci au pays qui a délivré le mandat d'arrêt international. Merci", dit-elle lors d'un entretien avec l'AFP à Stockholm. Il faut "que ces fraudeurs soient tenus responsables".

Simon Leviev, 34 ans, a été arrêté à l'aéroport de Batoumi, une ville balnéaire géorgienne sur les bords de la mer Noire, "à la demande d'Interpol", ont annoncé lundi des responsables de Géorgie.

En mars 2018, la Suédoise, qui a aujourd'hui 38 ans, noue le contact avec Leviev, de son vrai nom Shimon Yehuda Hayut, sur l'application de rencontre Tinder. 

Il se fait passer pour un riche héritier

Leur relation prend rapidement un tournant amical et au bout de quelques mois, en novembre et décembre, il commence à l'escroquer, affirme-t-elle.

Au total, celle qui a témoigné dans le documentaire Netflix consacré à cette affaire se fait soutirer plus de 600.000 couronnes suédoises (près de 55.000 euros selon les cours actuels). 

Entre 2017 et 2019, l'Israélien se serait fait passer pour un riche héritier sur la célèbre application de rencontre. Simon Leviev aurait convaincu des femmes avec qui il échangeait de lui prêter d'importantes sommes d'argent, qu'il ne remboursait pas.

Malgré le traumatisme, Pernilla Sjöholm a depuis largement rebondi. 

Engagement personnel

"J'ai un compagnon, j'ai des jumeaux de deux ans et demi. Je mène une vie de famille très heureuse", sourit-elle. "Quand je pense à l'état dans lequel j'étais en 2018, 2019, tellement anéantie... et qu'aujourd'hui, en 2025, je peux être là, tellement heureuse... C'est incroyable. J'aime vraiment mon travail et tout ce que je fais". 

Cet épisode sombre de sa vie s'est mué en engagement personnel: elle multiplie les conférences sur les fraudes et milite, entre autres, pour un meilleur encadrement de l'usage de l'IA dans les deepfakes (contenu truqué grâce à l'IA).   

"Nous devons envisager la fraude différemment et faire davantage. Il faut la voir comme plus qu'une simple perte d'argent, reconnaître l'abus émotionnel que vivent ces victimes, et examiner les statistiques sur le taux de suicides liés à ces crimes. Ces escroqueries détruisent littéralement des vies, et nous avons besoin d'un filet de protection différent", plaide-t-elle, déplorant que la honte demeure toujours très présente du côté des victimes.

Elle a porté plainte contre Simon Leviev en Suède et aux Pays-Bas et se dit prête à témoigner lors d'un éventuel procès. 

A voir aussi