La petite fille a été déclarée morte à son arrivée à l'hôpital de Banjul, la capitale, après "subi une excision présumée" et avoir été victime d'une hémorragie importante, selon un communiqué de la police gambienne dimanche.
La date exacte du décès du bébé n'a pas été communiquée par les autorités.
Ce décès a suscité l'indignation des défenseurs des droits des femmes qui luttent contre cette pratique culturelle et religieuse profondément ancrée et qu'ils considèrent comme une violation dangereuse des droits des femmes et des filles.
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Deux femmes en détention
Deux femmes soupçonnées d'être impliquées dans cette affaire ont été placées en détention, a indiqué la police, tandis qu'une enquête est menée dans la ville de Wellingara (ouest), où se sont déroulés les faits.
"Les mutilations génitales féminines (MGF) ne sont pas une tradition culturelle à défendre; c'est une forme de violence sexiste qui peut tuer", a déclaré Santana Simiyu, avocate spécialisée dans les droits humains, dans un communiqué transmis à l'AFP mardi.
La Gambie affiche l'un des taux de MGF les plus élevés au monde: 73% des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans en ont subies, selon les chiffres de l'Unicef de 2024.
Des chercheurs de l'Université britannique de Birmingham ont estimé, dans une étude publiée en 2023, qu'environ 44.320 filles et jeunes femmes meurent chaque année des suites de MGF dans les pays où elles sont pratiquées.
Les MGF incluent l'ablation partielle ou totale du clitoris (excision), ou plus largement des organes génitaux externes, ou tout autre blessure des organes génitaux.
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Pression des traditionalistes
Outre la douleur et le traumatisme, elles peuvent avoir d'autres graves conséquences: infections, hémorragie et, plus tard, stérilité et complications lors de l'accouchement ou après.
L'ancien dictateur gambien Yahya Jammeh (1994-2017), aujourd'hui en exil, a interdit les MGF en 2015, estimant qu'elles étaient dépassées et ne constituaient pas une exigence de l'islam, religion de l'immense majorité de la population.
La même année, le Parlement a adopté la première loi interdisant spécifiquement cette pratique, désormais passible d'une peine pouvant aller jusqu'à trois ans d'emprisonnement.
En juillet 2024, les législateurs ont réexaminé la question et maintenu la loi de 2015, malgré la pression des traditionalistes religieux.
Mais l'interdiction a été immédiatement contestée devant la Cour suprême gambienne, où la requête est toujours en instance.