Le président malgache Andry Rajoelina a été exfiltré par un avion militaire français après un accord avec le président Emmanuel Macron, dimanche 12 octobre, selon les informations de RFI.
Les autorités françaises indiquent qu’elles n’interviennent en aucune manière dans la crise malgache, précise le média.
Andry Rajoelina ne serait plus sur le territoire national et sa destination finale reste incertaine.
Depuis le 25 septembre, le pays est secoué par un mouvement de contestation qui dénonçait au départ les coupures incessantes d'eau et d'électricité, et s'est mué depuis en une contestation plus large du président Rajoelina, 51 ans, et de son clan.
Espoirs de démission
L'annonce d'une allocution du président malgache Andry Rajoelina, prévue lundi soir, avait suscité des espoirs de démission à Antananarivo parmi les milliers de manifestants encore réunis lundi, libres de défiler depuis le ralliement d'unités militaires samedi.
L'une d'elle, le Capsat, avait joué un rôle majeur dans le coup d'État de 2009 d'Andry Rajoelina, à la suite déjà d'une mobilisation populaire. Elle a appelé samedi les forces de sécurité à "refuser de tirer" sur les manifestants, avant de rejoindre ces derniers dans le centre de la capitale malgache.
Durant le week-end, Andry Rajoelina a dénoncé "une tentative de prise du pouvoir illégale (...) actuellement en cours" dans cette île particulièrement pauvre de l'océan Indien.
22 personnes tuées
Les manifestants ont obtenu ce week-end le départ du décrié président du Sénat Richard Ravalomanana, ancien commandant de gendarmerie.
Quant au troisième homme vilipendé par la rue, l'homme d'affaires et proche du chef de l'Etat Maminiaina Ravatomanga, il a fui dimanche matin à l'île Maurice voisine, comme l'a confirmé le gouvernement mauricien.
Au moins 22 personnes ont été tuées au début des manifestations et plus d'une centaine blessées, d'après un bilan des Nations unies.
Le chef de l'État a démenti des "chiffres erronés", évoquant 12 morts, tous "des pilleurs, des casseurs", selon lui.
Madagascar, île à la population particulièrement démunie, a une longue histoire de soulèvements populaires suivis par la mise en place de gouvernements militaires.
Au moins 80% des 32 millions d'habitants de Madagascar vivent avec moins de 15.000 ariary par jour (2,80 euros), le seuil de pauvreté de la Banque mondiale.