Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a précisé sur X que l'opération avait été effectuée "dans le sud des Caraïbes" et visé un navire "qui avait quitté le Venezuela".
Washington a déployé sept bâtiments de guerre dans les Caraïbes alors que Donald Trump accuse son homologue vénézuélien Nicolas Maduro de diriger un réseau de trafic de drogue.
"Sur mes ordres, les forces militaires américaines ont mené un bombardement cinétique contre des narcoterroristes clairement identifiés du Tren de Aragua", a affirmé Donald Trump sur son réseau Truth Social, en référence à un important cartel originaire du Venezuela.
La frappe a eu lieu alors que le bateau se trouvait "dans les eaux internationales, transportant des stupéfiants, à destination des Etats-Unis", a-t-il ajouté. "La frappe a tué 11 terroristes."
"Beaucoup de drogue"
Le président américain a accompagné son message d'une vidéo montrant une petite embarcation touchée par une forte explosion. L'AFP n'était pas en mesure dans l'immédiat de vérifier l'identité des personnes à bord du bateau.
Le Tren de Aragua est une organisation criminelle vénézuélienne implantée dans plusieurs pays et classée comme organisation terroriste par Donald Trump.
Sept bâtiments américains, dont trois navires amphibies d'assaut, sont présents dans les Caraïbes, et un autre dans le Pacifique, dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue, a précisé une responsable militaire américaine.
Le président du Nicaragua, Daniel Ortega, a estimé mardi soir que ce déploiement américain était en réalité destiné "à intimider les gens et à tenter de renverser des gouvernements".
La dirigeante de l'opposition vénézuélienne María Corina Machado, qui vit dans la clandestinité, a estimé pour sa part qu'il "ne rest(ait) peu de temps avant que le Venezuela soit libre", sans toutefois faire explicitement référence à la frappe américaine.
"Chaque jour qui passe renforce l'étau que les démocrates occidentaux ont imposé au cartel narco-terroriste qui continue d'occuper" le siège du gouvernement vénézuélien, a-t-elle averti dans une vidéo, retransmise dans un meeting d'opposition au Panama.
"Lutte armée"
A Miami, Marco Rubio a fait part à des journalistes de la détermination de Donald Trump à utiliser "toute la puissance" des Etats-Unis pour "éradiquer" les cartels de la drogue.
"Le temps où l'on pouvait agir en toute impunité et se contenter de détruire un appareil ou de saisir un peu de drogue sur un bateau est révolu", a insisté ce fervent détracteur de Nicolas Maduro, et plus généralement des dirigeants de gauche d'Amérique latine.
Le secrétaire d'Etat s'est toutefois abstenu de menacer le président vénézuélien, dont Washington a mis la tête à prix, de nouvelles mesures le visant directement.
Interrogé par les journalistes sur une éventuelle opération contre Nicolas Maduro sur le sol vénézuélien, Marco Rubio s'est contenté de répondre: "Il s'agit d'une opération de lutte contre le trafic de drogue".
Côté vénézuélien, le ministre de la Communication et de l'Information s'en est pris à la vidéo diffusée par Donald Trump, créée selon lui de toutes pièces.
"Rubio continue de mentir à son président (...) il lui donne maintenant comme +preuve+ une vidéo générée par l'IA (intelligence artificielle, ndlr)", a lancé Freddy Ñañez sur son compte Telegram.
Lundi, Nicolas Maduro a dénoncé la "menace" de "huit navires" et d'un sous-marin américains qui "visent le Venezuela" et invoqué le risque d'un débarquement américain et d'un "changement de régime".
Le Venezuela est prêt à la "lutte armée pour la défense du territoire national", a-t-il assuré, bien que les Etats-Unis n'aient jamais menacé ouvertement d'envahir son pays.
De son côté, la République dominicaine a déclaré mardi "organisation terroriste" le cartel de los Soles, le réseau de narcotrafic dirigé, selon les États-Unis, par le président vénézuélien Nicolás Maduro.
Le gouvernement Trump présente la lutte contre le trafic de drogue comme l'un de ses grands chevaux de bataille, accusant le pouvoir vénézuélien de diriger un grand réseau. Récemment, les autorités américaines ont même porté à 50 millions de dollars la prime pour tout élément permettant d'aboutir à l'arrestation de Nicolas Maduro.