Des pays occidentaux et organisations de défense des droits humains appellent à la libération du magnat des médias de 77 ans, fondateur du journal Apple Daily, qui avait dû fermer en raison de son soutien aux grandes manifestations prodémocratie de 2019 à Hong Kong, parfois violentes.
Jimmy Lai est jugé depuis décembre 2023 pour collusion avec des forces étrangères et encourt l'emprisonnement à vie. Il est également accusé d'avoir écrit des textes séditieux dans son journal.
Il s'est présenté devant les magistrats vêtu d'une chemise blanche et d'un coupe-vent clair, et a pu écouter les débats grâce à un casque audio. Il a même souri et salué ses soutiens dans le prétoire, ainsi que les membres de sa famille.
Incarcéré depuis fin 2020
Selon le procureur Anthony Chau, le ministère public devrait prendre deux jours pour présenter leurs conclusions finales.
Le magistrat a passé la matinée de lundi à aborder des questions juridiques, telles que l'interprétation du terme "collusion" dans le cadre de la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong.
Le septuagénaire est incarcéré depuis fin 2020 et se trouverait à l'isolement, ce qui suscite des inquiétudes pour sa santé.
Anthony Chau a déclaré lundi que Jimmy Lai s'était vu prescrire des médicaments et portait un appareil de surveillance cardiaque, qui lui avait été remis vendredi.
Il "ne s'est plaint ni de son état cardiaque ni de son état de santé général et est apte à comparaître devant la cour", a-t-il précisé.
"Le sauver"
La juge Esther Toh a également lu une note rédigée par un médecin-chef indiquant que Jimmy Lai était "physiquement et mentalement apte à comparaître" devant la justice.
Vendredi, l'avocat de la défense Robert Pang avait déclaré à la cour que Jimmy Lai avait souffert de "palpitations" cardiaques et eu l'impression de "s'évanouir".
Le gouvernement de Hong Kong a pour sa part déclaré le même jour dans un communiqué que "les soins médicaux" qui lui sont prodigués "pendant sa détention sont adéquats et complets".
"Détruit la réputation de Hong Kong"
"Le monde surveille la manière avec laquelle Hong Kong traite ses journalistes", a lancé le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) jeudi.
"La détention prolongée de Jimmy Lai détruit non seulement la réputation ancienne de Hong Kong en tant que société libre et ouverte, mais aussi en tant que centre d'affaires", a déclaré la directrice régionale du CPJ, Beh Lih Yi.
Le président américain Donald Trump a pour sa part affirmé jeudi à Fox News avoir mentionné l'affaire Jimmy Lai auprès du numéro un chinois Xi Jinping. "Je vais faire tout ce que je peux pour le sauver", a promis Donald Trump, selon cette station de radio.
Apple Daily contraint de fermer en 2021
Le gouvernement de Hong Kong a, lui, "fermement rejeté" mercredi "les remarques calomnieuses formulées par des forces extérieures" quant au procès.
Le parquet affirme qu'il a exercé une influence aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et à Taïwan, à travers des "relations politiques".
Le magnat a reconnu à son procès avoir demandé en 2019 à l'ex-vice-président américain Mike Pence de "soutenir" le mouvement prodémocratie à Hong Kong, mais sans l'appeler à agir.
Jimmy Lai nie avoir appelé à des sanctions contre la Chine ou sa région méridionale de Hong Kong, et a affirmé n'avoir jamais soutenu le séparatisme ni la violence.
Apple Daily a été contraint de fermer en 2021 après des descentes de police et l'arrestation de ses rédacteurs en chef.