Séoul empêche un ex-espion nord-coréen de 95 ans de retourner au Nord, affirme une association

Crédit : E. Peters / Adobe Stock
Un Nord-Coréen de 95 ans longtemps emprisonné au Sud pour espionnage et souhaitant rentrer au Nord a été empêché mercredi de traverser la frontière par des soldats du Sud, a indiqué à l'AFP une association représentant l'ex-espion.
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Ahn Hak-sop fait partie d'un groupe de six anciens soldats et espions nord-coréens de plus de 80 ans qui ont demandé à la Corée du Sud leur rapatriement après avoir purgé au Sud de longues peines de prison.

Ahn Hak-sop "a marché quelques centaines de mètres en direction d'un poste de contrôle militaire et a été stoppé" par des militaires, a déclaré à l'AFP une porte-parole d'une organisation militant pour son rapatriement. Le nonagénaire a été transporté à l'hôpital.

Sur une photo diffusée par l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, Ahn Hak-sop brandit un drapeau nord-coréen au niveau de la frontière, un acte puni par la loi sud-coréenne sur la sécurité nationale.

"40 ans en prison, soumis à des tortures"

Les deux pays demeurent techniquement en guerre, la guerre de Corée (1950-1953) ayant abouti à un armistice mais pas à un traité de paix.

M. Ahn a été capturé lors du conflit, en 1952, alors qu'il procédait à une mission d'infiltration. Il est resté emprisonné jusqu'en 1995, demeurant fidèle à ses convictions communistes, ce qui l'a empêché de bénéficier plus tôt d'une libération.

Le Groupe de soutien au rapatriement d'Ahn Hak-sop, l'association représentant les six ex-condamnés, affirme qu'ils doivent être traités comme des prisonniers de guerre au titre des conventions de Genève et que leur demande doit donc être respectée.

"Je suis un prisonnier de guerre venu ici dans un uniforme de l'armée nord-coréenne sous les ordres du Parti des travailleurs (de Corée)", le parti au pouvoir dans le Nord, avait déclaré Ahn Hak-sop en 2024 dans un entretien au média local Ganghwa News. "Mais le gouvernement sud-coréen ne m'a pas considéré comme tel et j'ai été contraint de passer plus de 40 ans en prison, soumis à de nombreux (actes de) torture."

L'organisation le représentant a indiqué à l'AFP qu'elle continuerait de faire pression pour le rapatriement des six Nord-Coréens.

Pyongyang n'a pas encore réagi publiquement.

"Nous étudions différentes solutions pour répondre à cette demande" de rapatriement, a indiqué mardi le ministère sud-coréen de l'Unification, en charge des questions intercoréennes.

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