L'administration américaine, engagée dans des coupes drastiques de son aide humanitaire et dans une politique anti-avortement, a confirmé mi-juillet vouloir détruire des contraceptifs féminins, essentiellement des implants et des stérilets, stockés dans un entrepôt en Belgique.
Ces produits, qui étaient destinés aux femmes vivant notamment en Afrique subsaharienne, étaient issus de contrats de l'USAID, l'agence américaine pour le développement international, passés sous la présidence de Joe Biden.
Selon plusieurs médias anglo-saxons, ces contraceptifs, dont la valeur s'élèverait à près de 10 millions de dollars, devaient être incinérés "à la fin juillet" en France par une entreprise spécialisée dans la destruction des déchets médicaux. Une information que l'AFP n'a toutefois pas pu confirmer de source officielle.
"On a été informés d'un début de déstockage de ces cartons de contraceptifs mais on ignore où se trouvent les camions et s'ils sont arrivés en France", a déclaré à l'AFP la présidente du Planning familial Sarah Durocher. "Nous appelons toutes les entreprises d'incinération à s'opposer à cette décision insensée".
"Je ne vois pas qui en France peut accepter que cela se fasse", avait estimé jeudi la numéro un des Verts Marine Tondelier sur BFMTV-RMC. "Il faut absolument qu'on sache où ça va être incinéré."
Le groupe Veolia, parfois cité, a confirmé auprès de l'AFP avoir un contrat-cadre avec Chemonics, le prestataire logistique de l'USAID, mais précisé que ce contrat concernait "uniquement la gestion des produits périmés ce qui n'est pas le cas du stock" en Belgique.
Sollicité par l'AFP, Suez a indiqué "ne pas fournir de services de gestion des déchets pour tous les produits contraceptifs achetés par l'USAID".
La décision américaine a été jugée "inconcevable" par Charles Dallara, le petit-fils de Lucien Neuwirth, à l'origine de la loi autorisant la pilule contraceptive en France en 1967, qui a exhorté une nouvelle fois vendredi sur RMC le chef de l'Etat Emmanuel Macron à agir.
"La France ne peut devenir le théâtre de telles opérations, un moratoire s'impose", ont abondé cinq ONG, dont MSI Reproductive Choices, dans une tribune publiée vendredi sur le site du Monde, dénonçant l'"absurdité" de la décision américaine.
Les autorités françaises ont à ce stade indiqué suivre "avec attention" la situation.
Lancée mercredi par un collectif d'organisations féministes et syndicales, une pétition a franchi la barre vendredi matin des 10.000 signatures.