Cinq jours après ce drame qui a frappé l'Amérique et souligné ses profondes fractures politiques, les motivations de Tyler Robinson, l'homme de 22 ans arrêté jeudi soir après 33 heures de traque, demeurent mystérieuses.
A 31 ans, Charlie Kirk était une figure majeure de la droite américaine. Il utilisait ses millions d'abonnés sur les réseaux sociaux et ses interventions dans les universités pour défendre Donald Trump et diffuser ses idées nationalistes, chrétiennes et très conservatrices auprès de la jeunesse.
Le président américain sera d'ailleurs présent dimanche à une cérémonie d'hommage à l'influenceur organisée dans un stade de l'Arizona. Son vice-président, JD Vance, anime lui lundi le podcast tenu jusqu'alors par Charlie Kirk.
Parallèlement, l'enquête se poursuit elle dans l'Utah, dans l'ouest des Etats-Unis, où Charlie Kirk a été assassiné mercredi alors qu'il animait un débat sur un campus universitaire.
En plus de l'arme du crime, un fusil retrouvé rapidement, plusieurs éléments matériels ont été collectés par la police, dont un tournevis retrouvé sur le toit où le tireur était positionné.
"Je peux annoncer aujourd'hui que les traces d'ADN de la serviette enroulée autour de l'arme à feu et l'ADN sur le tournevis correspondent à celui du suspect actuellement détenu", a déclaré Kash Patel sur Fox News.
Chrétien nationaliste
Le chef du FBI mentionne aussi un mot qu'aurait laissé l'assassin présumé avant de passer à l'acte. "Le suspect a écrit, en gros, +j'ai l'opportunité d'éliminer Charlie Kirk, et je vais m'en saisir+", a-t-il dit, ajoutant que la police fédérale avait obtenu des "preuves" de l'existence de cette note, détruite depuis.
"Il semblerait qu'il y ait eu plusieurs signaux d'alerte", a ensuite déclaré, toujours sur Fox News, le numéro deux du FBI, Dan Bongino, en évoquant la note. "L'intentionnalité était bien là au préalable", a-t-il ajouté, mentionnant des amis et des membres de la famille selon qui le suspect "était devenu plus politique" ces derniers temps.
La victime, chrétien nationaliste, farouche défenseur de la famille traditionnelle et volontiers provocateur, s'était fait beaucoup d'ennemis. Ses adversaires l'ont accusé d'homophobie ou de racisme - il avouait ainsi ne pas avoir confiance si un pilote noir était aux commandes d'un avion. Il défendait le porte d'arme et s'opposait à l'avortement.
Si le suspect Tyler Robinson avait "une idéologie de gauche", selon le gouverneur de l'Utah, aucun mobile précis n'a été avancé pour cet assassinat. La personne avec qui il vivait collabore avec les enquêteurs tandis que le fait qu'elle soit transgenre a attiré l'attention.
Audition parlementaire mardi
Le meurtrier présumé, un élève brillant au lycée, élevé dans la foi mormone par des parents républicains, devrait être inculpé mardi par la justice de l'Utah. Il ne coopère pas avec les enquêteurs.
Il a été arrêté en 33 heures, après que son père l'a reconnu sur les images du suspect diffusées par la police, selon Kash Patel.
Le chef du FBI est depuis le début de l'affaire vivement critiqué en interne pour son manque supposé d'expérience. En particulier, il lui est reproché d'avoir été trop vite en besogne en annonçant quelques heures après l'assassinat l'arrestation d'un suspect qui sera relâché peu après.
"Est-ce que j'aurais pu mieux formuler cela dans l'agitation du moment? Oui. Mais est-ce que je regrette d'avoir annoncé la nouvelle? Pas du tout", s'est défendu lundi matin ce grand fidèle de Donald Trump.
Son numéro deux Dan Bongino a aussi reconnu lundi des "faux pas".
La presse américaine se fait également l’écho de critiques internes faisant état de multiples décisions précipitées de la part du patron du FBI dans l'enquête.
Kash Patel est attendu mardi au Capitole pour répondre aux questions des parlementaires.