Les 100 jours passés, premier mouvement majeur dans l'équipe Trump

Crédit : The Washington Post / Getty Images
Premier mouvement majeur dans l'équipe de Donald Trump depuis son retour au pouvoir : le président américain a écarté jeudi son conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, fragilisé par l'affaire des plans militaires partagés par mégarde, et compte en faire son ambassadeur auprès de l'ONU.
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"J'ai le plaisir d'annoncer que je vais nommer Mike Waltz au poste d'ambassadeur des États-Unis auprès des Nations unies", écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social en guise de confirmation du départ de son conseiller qui occupait un poste stratégique, annoncé un peu plus tôt par la presse américaine.

"Du champ de bataille en uniforme à son rôle de conseiller à la sécurité nationale, en passant par le Congrès, Mike Waltz a travaillé dur pour faire passer les intérêts de notre nation en premier. Je sais qu'il fera la même chose dans ses nouvelles fonctions", ajoute le président républicain.

Son secrétaire d'Etat Marco Rubio va assurer par intérim le rôle de conseiller à la sécurité nationale, précise-t-il.

"Je suis profondément honoré de continuer à servir le président Trump et notre grande nation", a réagi sur X Mike Waltz, dont la nomination au poste d'ambassadeur à l'ONU devra être entérinée par le Sénat.

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"Maintenant, Hegseth"

Donald Trump n'a avancé aucune explication à sa décision. Mais Mike Waltz était sous pression depuis fin mars, quand un journaliste du magazine The Atlantic a mis au jour une faille de sécurité majeure en révélant qu'il avait été ajouté par mégarde par le conseiller à la sécurité nationale à un groupe de discussion à propos de frappes américaines imminentes contre les rebelles houthis du Yémen, sur la messagerie Signal.

Interrogé jeudi soir sur Fox News, le vice-président JD Vance a assuré que le remplacement de Mike Waltz n'était pas lié au "Signalgate".

"Si le président avait voulu le renvoyer (...) il l'aurait fait, mais il a décidé qu'il était préférable pour Mike d'occuper ce nouveau rôle", a-t-il ajouté, soulignant que cela pouvait être vu comme une "promotion".

Le remplacement de l'ancien élu républicain de Floride, âgé de 51 ans, constitue le premier mouvement majeur au sein de la garde rapprochée de Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche il y a une centaine de jours. Son premier mandat avait été secoué par de nombreux mouvements parmi ses collaborateurs.

Pourrait-il être le prélude à d'autres changements?

Le ministre de la Défense Pete Hegseth, lui aussi membre du groupe de discussion incriminé, dans lequel il a partagé le timing des attaques aériennes américaines prévues, est dans le viseur des démocrates.

"Maintenant, au tour de Hegseth", a pointé le patron des sénateurs démocrates Chuck Schumer sur X.

Ancien présentateur de la chaîne Fox News, Pete Hegseth fait l'objet d'une enquête interne au Pentagone à ce sujet.

JD Vance a affirmé jeudi sur la même chaîne que le ministre n'était pas menacé et qu'il avait la "confiance totale" de l'exécutif.

Rôle stratégique

Interviewé par Fox News tôt jeudi matin, Mike Waltz n'avait pas laissé transparaître de signe de son départ imminent quand il s'est félicité de l'accord sur l'exploitation des ressources naturelles signé entre les Etats-Unis et l'Ukraine.

"Personne ne pensait que ça pouvait être fait. Le président Trump a dit: +Faites-le!+", a-t-il même loué. 

L'ex-député devenu conseiller présidentiel était également présent la veille autour de la table du dernier conseil des ministres.

Ancien officier des forces spéciales de l'armée américaine, il avait endossé la "responsabilité" de l'affaire des fuites des plans militaires au Yémen en expliquant avoir créé le groupe sur Signal. Y participaient des membres du gouvernement Trump, dont Hegseth et JD Vance, ainsi que d'autres hauts responsables américains, comme les patrons du renseignement et de la CIA. Le déroulé en temps réel des attaques américaines y avait été partagé.

Après la révélation du "Signalgate", Donald Trump avait affiché publiquement et de manière répétée son soutien à son entourage.

Steve Witkoff, dont le président républicain a fait son émissaire pour les négociations avec la Russie, d'une part, et l'Iran et son programme nucléaire, d'autre part, est bien placé pour succéder à Mike Waltz, selon la presse américaine.

Aux Etats-Unis, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche joue un rôle majeur dans la définition de la politique étrangère, parallèlement au secrétaire d'Etat.

Quatre personnes s'étaient succédé à ce poste lors du premier mandat du milliardaire new-yorkais.

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