New-York, Californie, Virginie… : le retour en force des démocrates, après une nuit de succès électoraux

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Un an après son échec face à Donald Trump, le parti démocrate enregistre plusieurs victoires électorales majeures. Mais ces succès n'effacent pas les divisions internes, entre progressistes et démocrates plus traditionnels Les prochaines échéances s'annoncent cruciales pour un parti qui tente de se reconstruire.
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Les démocrates reprennent-ils du poil de la bête ? Alors que Donald Trump fête ce mercredi le premier anniversaire de sa victoire à la présidentielle, ce sont les démocrates qui devraient avoir le cœur à la fête.

Première victoire significative de cette soirée électorale : le socialiste Zohran Mamdani, opposant résolu à Donald Trump, remporte la mairie de New York. "En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

Et ce n’est pas le seul revers qu’a essuyé Donald Trump ce mardi 4 novembre. 

Message de défiance

La démocrate Abigail Spanberger partait largement favorite des sondages pour devenir la première femme gouverneure de Virginie. Dans le New Jersey, la démocrate Mikie Sherrill a, elle aussi, remporté son élection haut la main et deviendra la prochaine gouverneure de cet État de la côte est de plus de 9 millions d'habitants.

Ces élections locales sont un baromètre des premiers mois agités du retour de Donald Trump à la Maison Blanche et constituent un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

"Les démocrates fument Donald Trump et les républicains extrémistes à travers le pays", s'est réjoui sur X le ténor démocrate Hakeem Jeffries. "Le Parti démocrate est de retour", a ajouté le chef de la minorité à la Chambre des représentants.

Autre succès important : les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, cherchant à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump. L'enjeu est de taille à l'échelle nationale à un an des élections de mi-mandat, les majorités parlementaires se jouant à quelques sièges près. Si les démocrates reprennent le contrôle à la Chambre des représentants à Washington aux élections de 2026, ils auront le champ libre pour lancer des commissions d'enquête parlementaires et empoisonner la fin du second mandat du Républicain.

Parti centriste ou de rupture ?

Ces victoires sont des signes de vie cruciaux pour un parti qui, il y a tout juste un an, avait été battu à plate couture dans les sept États clés de l'élection présidentielle, avait perdu le contrôle du Sénat et échoué à remporter la Chambre des représentants. Les résultats montrent un niveau d’engagement parmi les électeurs démocrates qui faisait défaut lors de l'élection de 2024. Cette fois-ci, leurs candidats ont concentré leur campagne sur l'accessibilité financière.

Mais se pose maintenant la question de la stratégie à adopter pour les prochains scrutins. 

Les démocrates doivent-ils réaffirmer leur position de parti centriste, à l'image de Mikie Sherrill et Abigail Spanberger qui ont toutes deux axé leur campagne sur les attaques contre Donald Trump plutôt que sur de nouvelles idées ? 

Ou bien le parti démocrate est-il mieux placé pour gagner du terrain en reprenant les positions de Zohran Mamdani, un socialiste critiquant vertement les excès du capitalisme et promettant de vaincre la vieille garde de la politique démocrate ?

"Nous unir malgré nos différences"

Selon le New York Times, les dirigeants du parti pensent que la clé est de combiner des thèmes gagnants, tout en se concentrant moins sur ce qui divisent le parti. “Ce qui fonctionne à Manhattan ne fonctionnera pas en Virginie, et ce qui fonctionne en Virginie ne fonctionnera pas au Michigan — et c'est très bien ainsi”, a déclaré la sénatrice Elissa Slotkin, une démocrate de l'État clé du Michigan, remporté par Donald Trump en 2024.

Une stratégie qui pourrait s'avérer payante, mais le parti démocrate reste en proie à de nombreuses tensions internes. La lutte entre candidats plus progressistes et démocrates traditionnels fracture le parti et risque de s'intensifier avec la perspective de nouvelles échéances électorales.

Dans la foulée de l'élection de Zohran mamdani à New-York, la représentante Alexandria Ocasio-Cortez, figure de proue progressiste, a martelé: “il ne s'agit pas d'être progressiste. Il ne s'agit pas d'être modéré ou libéral. Il s'agit de comprendre que nous devons lutter contre le fascisme dès maintenant. Et pour cela, nous devons nous unir malgré nos différences, quoi qu'il arrive".

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