Gaza : des négociateurs israéliens et du Hamas vont discuter du plan Trump en Egypte

Gettyimages : Kevin Dietsch
Cette effervescence diplomatique, à deux jours du deuxième anniversaire de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, fait suite à la réponse positive du mouvement islamiste palestinien au plan de paix présenté fin septembre par le président américain Donald Trump.
À voir également sur Brut

Des négociateurs israéliens et du Hamas sont attendus au Caire ce dimanche 5 octobre pour des discussions indirectes sur le plan Trump.

Le président américain a prévenu qu'il ne "tolérerait aucun retard" dans l'application de ce plan qui prévoit un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages, le retrait par étapes de l'armée israélienne de Gaza, le désarmement du Hamas et l'exil de ses combattants.

L'émissaire américain Steve Witkoff et le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, sont également attendus en Egypte pour ces pourparlers.

"Détails techniques"

À Jérusalem, M. Netanyahu a annoncé samedi dernier avoir demandé à son équipe de négociateurs de se rendre en Egypte, pays médiateur dans le dossier, pour "finaliser les détails techniques".

Le média Al-Qahera News, lié aux services de renseignements égyptiens, a indiqué que le Hamas et Israël tiendraient des pourparlers indirects dimanche et lundi au Caire en vue de la libération des otages et des prisonniers qu'ils détiennent respectivement.

Donald Trump a assuré qu'Israël avait accepté une première "ligne de retrait" à une distance de 1,5 à 3,5 km au sein des frontières du territoire palestinien et qu'un cessez-le-feu préalable à l'échange de prisonniers "entrera immédiatement en vigueur" dès que le Hamas l'aura acceptée.

Dans un discours télévisé, M. Netanyahu a dit samedi espérer que tous les otages retenus dans la bande de Gaza seraient ramenés chez eux dans "les prochains jours".

Poursuite des bombardements

Vendredi soir, le Hamas s'est dit prêt à des négociations immédiates en vue de la libération des otages et de la fin de la guerre dans le cadre de ce plan. Le président américain a alors appelé Israël à "arrêter immédiatement les bombardements à Gaza, pour que nous puissions faire sortir les otages rapidement et en toute sécurité".

Mais en dépit de l'appel du président américain, Israël a poursuivi samedi ses frappes sur la bande de Gaza, où au moins 57 personnes ont été tuées dans la journée des frappes israéliennes, selon la Défense civile, opérant sous l'autorité du Hamas.

L'organisation islamique n'a pour sa part pas mentionné la question de son propre désarmement. "Cela se produira soit diplomatiquement par le plan de Trump, soit militairement par nous", a martelé M. Netanyahu dans son allocution.

Comme tous les samedis soirs, des manifestations appelant à la libération des otages se sont tenues notamment à Jérusalem et à Tel-Aviv. "Le peuple veut le paix", pouvait-on lire sur des pancartes.

Arrêter "ce bain de sang"

À Gaza, la poursuite des frappes désespère la population, qui avait laissé éclater sa joie à l'annonce de la réponse du Hamas au plan Trump.

"Qui va arrêter Israël maintenant ? Il faut que les négociations aillent plus vite pour arrêter ce génocide et ce bain de sang sans fin", a lancé Mahmoud al-Ghazi, 39 ans, à Gaza-ville, où Israël mène une offensive de grande ampleur.

Le plan américain prévoit également la mise en place d'une autorité de transition formée de technocrates chapeautée par Donald Trump, et le déploiement d'une force internationale. Il exclut tout rôle du Hamas "dans la gouvernance de Gaza".

Mais dans sa réponse vendredi au plan Trump, le Hamas a affirmé qu'il entendait participer aux discussions sur l'avenir du territoire.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza, dont 25 sont mortes selon l'armée.

L'offensive de représailles israélienne a fait au moins 67.074 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, fiables selon l'ONU.

A voir aussi