Diplomatie tous azimuts
Les chefs de la diplomatie française, allemande, britannique, européenne et iranienne doivent se retrouver vendredi à Genève, le Britannique David Lammy ayant jugé depuis Washington aux côtés du secrétaire d'Etat américain Marco Rubio qu'une "fenêtre existe" pour "parvenir à une solution diplomatique" avec l'Iran.
À cette occasion, les trois puissances européennes feront "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des "groupes terroristes" dans la région, a déclaré le président français Emmanuel Macron.
Cette réunion en Suisse pourrait représenter une chance pour un règlement pacifique entre l'Iran et Israël, au moment où le président américain Donald Trump doit décider dans les "deux prochaines semaines" d'une participation militaire aux frappes de son allié israélien contre l'Iran.
Donald Trump a qualifié de "substantielle" la possibilité de négociations avec Téhéran.
À New York, le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra une nouvelle réunion sur la guerre, à la demande de l'Iran, soutenu par la Russie, la Chine et le Pakistan.
Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi profitera de la réunion de Genève pour s'adresser au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.
Mais il a exclu toute négociation avec les Etats-Unis "tant que" l'armée israélienne poursuivrait ses frappes sur son pays.
L'Iran ne produit pas d'arme atomique, selon l'AIEA
Dans une interview sur CNN, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a réaffirmé que l'organisation onusienne n'avait décelé dans son dernier rapport aucun signe laissant penser que l'Iran fabrique à l'heure actuelle une arme atomique.
"Dans ce rapport, j'ai également dit qu'à ce stade nous ne disposons d'aucune indication selon laquelle il existe en Iran un programme systématique de fabrication (et) de production d'une arme nucléaire", a répété M. Grossi.
Il a souligné que le "rapport de vérification sur le nucléaire en Iran ne pouvait servir de base à une action militaire".
"L'action militaire, d'où qu'elle vienne, est une décision politique et n'a rien à voir avec ce que nous déclarons", a insisté M. Grossi.
Alerte sur le sud d'Israël
Les sirènes d'alerte aérienne ont retenti tôt vendredi dans plusieurs régions d'Israël à la suite de tirs de missiles iraniens.
Un immeuble a été touché à Beersheva, dans le sud du pays, selon des images de l'AFP.
L'Iran a démenti avoir délibérément visé jeudi l'hôpital Soroka de Beersheva, atteint par un missile qui a fait d'énormes dégâts et une quarantaine de blessés.
Dizaines de cibles à Téhéran
L'armée israélienne a dit avoir bombardé des dizaines de cibles à Téhéran dans la nuit, notamment ce qu'elle a qualifié de "centre de recherche et développement du projet d'armes nucléaires iranien".
Transport et rapatriement par mer
Le transporteur danois Maersk, numéro deux mondial, a annoncé suspendre toute escale dans le port israélien de Haïfa, tandis qu'Israël a rapatrié dans un premier bateau plus de 1.500 de ses ressortissants bloqués à l'étranger.
Nouveau chef du renseignement en Iran
L'Iran a nommé un nouveau chef du renseignement des Gardiens de la Révolution, le général de brigade Majid Khadami, en remplacement de Mohammad Kazemi, tué dimanche par une frappe israélienne, selon l'agence officielle Irna.
Les frappes israéliennes depuis le 13 juin ont décapité la structure militaire iranienne en tuant plusieurs de ses plus hauts responsables dont le chef des Gardiens, Hossein Salami, et le chef d'état-major, Mohammad Bagheri.
Internet coupé
Les autorités iraniennes ont également imposé une coupure totale d'internet depuis 24 heures, a indiqué jeudi soir l'organisme de surveillance NetBlocks à Londres. C'est la coupure la plus longue depuis novembre 2019, quand le pays était en proie à des manifestations violemment réprimées par le pouvoir iranien.
Des avions disparaissent d'une base
Plusieurs dizaines d'avions militaires ont été retirés du tarmac de la base américaine d'Al Udeid, au Qatar, l'une des plus grandes du Moyen-Orient, selon selon des images satellites de Planet Labs PBC prises entre le 5 juin et vendredi, et analysées par l'AFP.
Ce retrait protégerait le matériel d'éventuelles frappes de Téhéran si Washington intervenait dans la guerre, selon des experts.