Les frappes américaines sur l'Iran n'ont pas détruit son programme nucléaire

Crédit : Maxar
Un document classé confidentiel du renseignement américain a établi que les frappes américaines sur l'Iran avaient retardé son programme nucléaire de seulement quelques mois, sans le détruire complètement, ont rapporté plusieurs médias américains mardi.
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Les Etats-Unis ont bombardé dans la nuit de samedi à dimanche les installations nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan, le président Donald Trump vantant "une réussite militaire spectaculaire".

Mais, selon un rapport préliminaire dont le contenu a été détaillé par des sources proches du dossier à des médias américains, les frappes n'auraient pas éliminé complètement les centrifugeuses ou les stocks d'uranium enrichi iraniens.

Elles auraient plutôt scellé les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains.

"Les sites nucléaires en Iran sont complètement détruits!", a réitéré mardi Donald Trump sur son réseau Truth Social, rejetant ces informations. 

L'armée israélienne a assuré mercredi qu'il était "encore tôt" pour évaluer les dommages causés aux installations nucléaires iraniennes frappées.

Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, avait de son côté déclaré dimanche que ces sites avaient été "complètement anéantis".

La porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a confirmé l'authenticité du rapport mais déclaré qu'il était "tout à fait erroné et classé +top secret+ et pourtant divulgué".

Cette fuite "est une tentative évidente de rabaisser le président Trump et de discréditer les pilotes courageux qui ont parfaitement exécuté leur mission pour détruire le programme nucléaire iranien", a-t-elle écrit sur X.

"Les mesures nécessaires"

L'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff a lui affirmé mardi sur Fox News que dans les trois sites ciblés, "la plupart, sinon la totalité, des centrifugeuses ont été endommagées ou détruites de telle sorte qu'il sera presque impossible de relancer le programme".

Enfin, le général américain Dan Caine, chef d'état-major des armées, avait lui semblé davantage prudent, évoquant des "dommages extrêmement lourds" causés aux sites.

Le gouvernement iranien a annoncé mardi avoir "pris les mesures nécessaires" pour assurer la poursuite de son programme nucléaire.

Un conseiller de l'ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, a affirmé que son pays possédait toujours des stocks d'uranium enrichi et que "la partie n'(était) pas terminée".

Israël a lancé à partir du 13 juin des attaques massives sur l'Iran, accusé de vouloir se doter de l'arme atomique ce que Téhéran dément, défendant son droit à développer un programme nucléaire civil. L'Iran a répondu à l'offensive israélienne par des tirs de missiles.

Un fragile cessez-le-feu, annoncé par le président américain Donald Trump, est en place depuis mardi, après une guerre de 12 jours.

En Iran, la guerre a fait au moins 610 morts et plus de 4.700 blessés, selon un bilan officiel qui ne recense que les victimes civiles. Les tirs iraniens sur Israël ont fait 28 morts, selon les autorités.  

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