Deux enquêtes ont été ouvertes en lien avec les faits survenus vendredi soir à Drancy (Seine-Saint-Denis), où un jeune majeur a été blessé par balle lors d'une intervention policière, a indiqué le parquet de Bobigny samedi à l'AFP.
"Il y a deux procédures en parallèle, l'une confiée au service départemental de la police judiciaire pour les violences sur les policiers, et l'autre confiée à l'inspection générale de la police nationale (IGPN) pour l'ouverture du feu", a déclaré à l'AFP le ministère public.
Trois personnes sont en garde à vue dans le cadre de la procédure ouverte du chef tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, a précisé le parquet.
Le jeune homme blessé par la balle d'un policier "va bien", d'après le parquet samedi. Il avait été évacué à l'hôpital en urgence absolue mais sans pronostic vital engagé, selon une source policière.
Un policier scientifique raconte ses plus grandes affaires
Policiers pris à partie
Selon cette même source, un équipage de policiers a été pris à partie vendredi soir à Drancy alors qu'il procédait à un contrôle dans le cadre de la lutte contre les rodéos urbains motorisés.
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et tournée à proximité de la cité Youri Gagarine de Drancy, ville de 70.000 habitants au nord-est de Paris, montre une violente altercation entre deux policiers et plusieurs personnes autour d'une motocross tombée sur la chaussée.
L'un des fonctionnaires de police, en possession d'une arme à feu avec laquelle il procède à des tirs de sommation, est bousculé par un jeune en pull rouge.
Au cours de cet accrochage, un tir semble partir. Les images montrent le policier tomber sur la chaussée en se tenant le bras, le jeune en pull rouge se trouvant alors hors champ. C'est cet homme qui est blessé par balle.
Le policier qui a chuté a été blessé au dos, selon une source policière.
"Beaucoup de vidéos sont en cours d'exploitation" pour faire la lumière sur le déroulé exact des événements de la soirée, a indiqué à l'AFP le parquet.
Un important dispositif policier a été déployé dans les heures suivant les faits dans le quartier par crainte de violences urbaines mais la nuit n'a pas connu d'incident notable.
"Rien ne justifie que l'on s'oppose par la violence à un contrôle de police. La justice fera toute la lumière sur les conditions dans lesquelles mes policiers ont dû protéger leur intégrité physique", a déclaré sur X le préfet de police Laurent Nuñez.
Pour sa part, la députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain, a estimé que l'incident de Drancy constitue "un fait de société".
"Il est urgent de créer les conditions d'un changement dans les relations entre la police et la population, et singulièrement dans les quartiers populaires", a écrit sur X l'ex-Insoumise.
Un homme s'attaque à des policiers devant la préfecture de police de Paris