La mère jugée pour l'empoisonnement de ses deux filles nie aussi avoir voulu faire tuer son ex-mari

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Des "ragots de prison": à l'avant-dernier jour de son procès devant la cour d'assises des Landes, Maylis Daubon, accusée d'avoir empoisonné ses deux filles, a également nié mardi avoir fomenté l'assassinat de son ex-mari. 
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Après son divorce en 2009, le couple s'est englué dans un conflit majeur, au centre duquel se trouvaient leurs deux filles, Enea et Luan.

Maylis Daubon, 53 ans, a répété depuis l'ouverture du procès, la semaine dernière, qu'elle n'était pour rien dans la mort d'Enea, qui s'est suicidée, selon elle, en prenant une dose massive de médicaments.

Mardi, elle a jugé "totalement fallacieux" les propos d'une ancienne codétenue de la maison d'arrêt de Pau venue expliquer lundi à la barre que Maylis Daubon avait évoqué en détention son plan pour "faire tuer son mari" et "trouver un endroit pour mettre le corps et qu'on ne le retrouve jamais". 

"Pas de haine"

"Je n'ai jamais eu l'idée de porter atteinte à son intégrité", a ajouté l'accusée, qui affirme n'avoir "pas de haine" pour son ex-mari, mais concède "beaucoup d'amertume".

D'anciennes codétenues et responsables de détention ont à nouveau brossé le portrait d'une "mythomane", dont "l'aura" assure une "emprise" sur son entourage.

Maylis Daubon s'est dite victime de "ragots de prison" et de "jalousie" dans une enceinte où "son histoire hors norme et médiatique" a "focalisé" l'attention.

"Obsession"

"Quel est leur intérêt de dire ça ?", interroge la présidente, Emmanuelle Adoul. "A part nuire, je ne vois pas", répond l'accusée. "Tout le monde ment, sauf vous?", poursuit l'avocat général, Marc Bourragué. "Peut-être", rétorque-t-elle.  

La prison "est une scène de plus, avec un décor et un public différents, mais un même rôle", a plaidé mardi l'avocat de Yannick Reverdy, Me Victor Font, ajoutant que son client avait "peur de ne pas être compris" et que "les juges soient trompés". 

"Les racines de ce drame, c'est la rupture" entre les parents, puis "l'obsession" de Maylis Daubon "d'éliminer Yannick Reverdy et de le faire souffrir". Elle "passe à l'acte", parce qu'elle voit que "la majorité d'Enea lui laisse la possibilité de renouer avec son père", a-t-il développé. 

"Qu'elle reste en cellule le plus longtemps possible", a conclu l'autre avocat des parties civiles, Me Fabien Large, à l'attention de Maylis Daubon, tête baissée et gémissante dans son box.

Mercredi, la journée débutera par le réquisitoire de l'avocat général, suivi des plaidoiries de la défense. Le verdict est attendu en fin de journée. 

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