La mesure, adoptée dans le cadre des débats sur le budget de la Sécurité sociale, cible l'apparition de nouveaux produits (par exemple la boisson Vody) qui mélangent alcool fort, excitants et ingrédients sucrés ou aromatisés.
"C'est un vrai fléau contre la jeunesse", a déclaré le rapporteur général du projet de budget de la Sécu, Thibault Bazin (LR).
Les députés ont adopté un amendement pour élargir le périmètre d'une taxe sur les "premix" (mélangeant alcool et boisson non alcoolisée sucrée), perçue au profit de la Caisse nationale de l'assurance maladie.
Précisément, l'amendement en question étend cette taxe aux boissons alcoolisées "comportant une adjonction de substances actives ayant un effet stimulant sur le corps, notamment la caféine, la taurine, la guaranine".
Un décret doit préciser ces substances. Ce qui permettra selon Thibault Bazin de "pouvoir s'adapter" facilement si les producteurs font évoluer "leur composition", et ainsi ne pas risquer qu'ils contournent la taxe à l'avenir.
Les Républicains et le RN votent contre
L'amendement, présenté par le président Horizons de la commission des Affaires sociales Frédéric Valletoux, a été adopté avec les voix de la gauche, des députés MoDem, indépendants Liot, et de la majorité des députés Renaissance et Horizons.
Les Républicains, le Rassemblement national et ses alliés ciottistes ont en revanche voté contre.
"Je trouve objectivement, moralement condamnable le fait d'essayer de se faire de l'argent sur quelque chose qui devrait être interdit", a déclaré Marine Le Pen dans l'hémicycle. "Soit c'est nocif et on l'interdit, soit ce n'est pas nocif et il n'y a aucune raison de les taxer."
La ministre de la Santé Stéphanie Rist avait elle donné un avis de sagesse (ni pour ni contre) à cet amendement, soulignant que ces produits visent particulièrement "les jeunes".
Mais elle a rappelé que l'alcool était interdit pour les moins de 18 ans, et qu'il faudrait avant tout "contrôler plus et mieux cette consommation".
Face à une multitude d'amendements de fiscalité dite "comportementale" (sur l'alcool, le tabac, etc...) proposés par les députés, elle a martelé: "la fiscalité comportementale ne fait pas une politique de prévention".
Certaines taxes "ont des bons rendements" et "donc mettent en évidence que ça ne diminue pas forcément les consommations", a-t-elle ajouté.
Un vote sur le projet de budget de la Sécu pour 2026 est programmé mercredi à l'Assemblée. Le texte devra ensuite être examiné au Sénat.








