Meurtre d'un Afghan à Colmar : deux hommes rejugés en appel

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Le procès en appel de deux hommes, condamnés en première instance pour le meurtre d'un réfugié afghan à l'été 2022 à Colmar après une banale altercation, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises d'appel des mineurs de Strasbourg.
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En raison du jeune âge de l'un des accusés, il avait 17 ans au moment des faits, les débats, prévus jusqu'à vendredi, se déroulent sous le régime de la publicité restreinte. Le public et la presse ne peuvent donc y assister. 

La mort d'Abdul Qayyum Ahmadzai, 27 ans, ouvrier automobile chez Stellantis à Mulhouse et dont l'épouse et les quatre enfants vivent toujours en Afghanistan, avait suscité une vive émotion.

Le 14 août 2022, un groupe d'Afghans, importunés au bas d'un immeuble à Colmar par le bruit d'un scooter, avait demandé à des jeunes de s'éloigner. Ces derniers étaient revenus avec une arme et avaient ouvert le feu après une bagarre, atteignant mortellement Abdul Qayyum Ahmadzai au thorax.

Sont rejugés l'auteur du tir mortel, qui avait 17 ans au moment des faits et en a 20 aujourd'hui et qui a été condamné en première instance à 25 ans de réclusion, ainsi que son ami qui lui avait donné l'arme, d'un an plus âgé, qui s'est lui vu infliger 20 ans. 

L'avocat de ce dernier, Michaël Wacquez, a dit à l'AFP vouloir "démontrer qu'il n'a pas la qualité de co-auteur, mais tout au plus, éventuellement, de complice" et qu'il "ne pouvait pas forcément imaginer" que son comparse avait l'intention de tuer.

Les deux autres condamnés à 10 ans de prison

Les deux autres condamnés, âgés de 20 et 21 ans à l'époque, ont renoncé à faire appel. Ils ont été condamnés à 10 ans de prison pour avoir apporté leur soutien aux agresseurs lors d'une rixe intervenue avant le tir.

Le tireur, qui affirmait avoir fait feu pour effrayer et non pour tuer, avait déjà un lourd casier judiciaire, avec des condamnations pour trafic de stupéfiants, vols et dégradations.

Après une erreur de procédure ayant entraîné sa libération en septembre 2023, il est retourné en prison un an plus tard à la suite d'une condamnation pour de nouveaux faits, d'outrage, de rébellion et de dégradation.

A la fin du procès en première instance, les accusés avaient présenté des excuses et leurs condoléances. Mais après le prononcé du verdict, le tireur avait lancé aux parties civiles: "C'est chez nous!", tandis que son principal coaccusé abreuvait d'insultes la cour et les proches de la victime.

L'arme du crime, un pistolet de calibre 7,65 mm, n'a jamais été retrouvée.

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