Des bijoux ont été volés dimanche lors d'un cambriolage au Louvre.
Sur X, le musée, qui a accueilli près de 9 millions de visiteurs en 2024, dont 80% d'étrangers, a annoncé sa fermeture dimanche pour "raisons exceptionnelles".
La direction du musée a précisé à l'AFP vouloir ainsi "préserver les traces et indices pour l’enquête".
La ministre de la Culture Rachida Dati avait d'abord fait état sur X d'un "braquage" survenu à l'ouverture du musée du Louvre, qui abrite notamment La Joconde.
Les cambrioleurs
Un "commando" de quatre personnes est recherché, a indiqué la procureure de Paris Laure Beccuau sur BFM TV.
Ces quatre hommes avaient le visage "dissimulé" et se sont enfuis "sur des scooters de haute puissance", a ajouté la magistrate, évoquant aussi la possible existence de "commanditaires" et de "petites mains" au sein de ce groupe criminel.
Aux alentours de 9h30, ces cambrioleurs se sont introduits dans la galerie d'Apollon du musée, qui abrite notamment les joyaux de la Couronne de France, brisant les fenêtres de la salle à l'aide d'une disqueuse après s'être hissés depuis l'extérieur sur une nacelle, a-t-on appris de sources concordantes. Les bijoux étaient protégés par des vitrines.
Les visiteurs du musée, qui avait ouvert ses portes à 9H00, ont été rapidement évacués "sans incident aucun", a indiqué Le Louvre à l'AFP.
Selon le ministère de la Culture, les alarmes, situées sur la fenêtre extérieure de la galerie d’Apollon ainsi que sur les deux vitrines haute sécurité, se sont déclenchées au moment de l'effraction, qualifiée de "particulièrement rapide et brutale".
Cinq agents du musée étaient alors présents dans la galerie et dans les espaces adjacents et sont "immédiatement intervenus" pour prévenir les forces de l'ordre et assurer l'évacuation du public, assure le ministère, qui a salué leur "professionnalisme".
Grâce à leur intervention, "les malfaiteurs ont été mis en fuite laissant derrière eux leurs équipements", assure le ministère.
Invité de France Inter/Franceinfo/Le Monde, le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a expliqué que les "trois ou quatre" voleurs avaient opéré en "sept minutes".
Estimant qu'il s'agissait d'une "équipe très chevronnée", le ministre a dit son "espoir que très rapidement les auteurs soient retrouvés, ainsi que les biens dérobés".
En réponse à une question, il a estimé qu'il était "possible aussi que les auteurs soient étrangers".
Bijoux dérobés
Huit bijoux "d’une valeur patrimoniale inestimable", dont le diadème de l'impératrice Eugénie et deux colliers ont été dérobés.
Parmi les huit bijoux volés dans la galerie d'Apollon, qui datent tous du XIXe siècle, figure notamment le collier de la parure de saphirs de la reine Marie-Amélie et de la reine Hortense, qui est composé de huit saphirs et de 631 diamants, selon le site internet du Louvre.
Les cambrioleurs se sont également emparés du collier en émeraudes de la parure de Marie-Louise, qui se compose de 32 émeraudes et de 1.138 diamants.
Le montant du butin est en cours d'évaluation et la brigade de répression du banditisme (BRB) est saisie de l'enquête.
Un neuvième objet, la couronne de l'impératrice Eugénie, a été abandonné dans leur fuite par les malfaiteurs et son état est "en cours d'examen", a détaillé le ministère, qui précise que "deux vitrines de haute sécurité" ont été prises pour cibles lors du cambriolage.
La couronne de l'épouse de Napoléon III, typique des représentations de couronnes impériales, est notamment composée de 1.354 diamants et 56 émeraudes, selon le descriptif mis en ligne par le Louvre.
Enquête
Une enquête a été ouverte pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime, et confiée à la Brigade de répression du banditisme (BRB) de la police judiciaire parisienne, avec le soutien de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), a indiqué le parquet de Paris à l'AFP.
"Le préjudice est en cours d’évaluation", a précisé cette source.
Musées visés par des cambriolages
Plusieurs musées français ont été récemment visés par des cambriolages et des vols, mettant en lumière de possibles failles dans les dispositifs de protection et de surveillance.
Mi-septembre, des spécimens d'or natif ont été volés lors d'une effraction au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris, qui a déploré une "perte inestimable" pour la recherche et le patrimoine.
Ce vol concerne plusieurs spécimens d'or natif, c'est-à-dire l'or sous sa forme naturelle, avait expliqué le musée, qui a évalué la valeur du préjudice à environ 600 000 euros.
Durant ce même mois de septembre, un musée de Limoges, dans le centre de la France, faisant référence dans le domaine de la porcelaine, a subi un cambriolage dont le préjudice est estimé à 6,5 millions d'euros.
Le dernier vol recensé au Louvre a eu lieu en 1998 quand une toile du peintre Français Camille Corot avait été volée en pleine journée et n'a jamais été retrouvée depuis.
Beaucoup plus loin dans le temps, c'est La Joconde qui avait été dérobée en 1911 par un vitrier italien qui souhaitait voir le chef-d'œuvre revenir dans son pays d'origine.








