Les deux quinquagénaires comparaîtront devant le tribunal correctionnel de la ville du Haut-Rhin le 6 février pour "acquisition et détention de l'image ou de la représentation d'un mineur présentant un caractère pornographique", a précisé le procureur de la République, Nicolas Heitz, dans un communiqué.
Les deux prévenus, qui n'ont pas d'antécédents judiciaires, encourent une peine de 5 ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende.
Début novembre, la Répression des fraudes (DGCCRF) avait signalé à la justice la commercialisation de poupées sexuelles à caractère pédopornographique par le géant de l'e-commerce asiatique Shein.
Le parquet de Paris avait ensuite ouvert quatre enquêtes, confiées à l'Ofmin, l'Office mineurs, pour la vente de produits illégaux sur les plateformes Shein, AliExpress, Temu et Wish, qui ont permis de procéder aux interpellations de mercredi dans plusieurs villes de France.
Une quinzaine de poupées sexuelles
Selon l'enquête, le premier suspect arrêté à Mulhouse, âgé de 58 ans, a acquis le 28 octobre une poupée sexuelle d'apparence enfantine en latex, via le site AliExpress.
La perquisition à son domicile a permis la découverte de "plus d'une quinzaine de poupées sexuelles en latex dont huit d'apparence enfantine, présentant des orifices vaginaux et oraux, vêtues de vêtements d'enfants et portant chacune un pendentif avec un prénom différent", détaille le procureur.
Auditionné, il a reconnu avoir acquis des poupées présentant un caractère enfantin depuis 2017 sur le net et "avoir eu des pratiques masturbatoires avec ces dernières".
Le second individu, âgé de 54 ans, avait été identifié comme ayant acheté une poupée similaire sur le même site, en janvier.
Deux poupées ayant l'apparence physique de mineures ont été trouvées à son domicile, de même que "des supports de stockage informatique révélant des contenus à caractère pédopornographique", qu'il a affirmé avoir générés "avec l'intelligence artificielle".
L'homme a précisé avoir acheté la poupée à caractère sexuel pour 400 euros via internet, l'autre avait été acquise dans un supermarché. Il a reconnu lui aussi des pratiques masturbatoires avec les deux poupées.
Une expertise psychiatrique a été demandée pour les deux hommes, assortie d'un contrôle judiciaire avec obligation de soins et une interdiction "de toute activité impliquant un contact avec un mineur", indique le procureur.








