La Slovénie, qui organise dimanche un référendum sur le suicide assisté, légalisé en juillet par le Parlement, est le dernier pays en date à avoir légiféré sur la question en Europe.
Voici les pays européens qui autorisent (ou envisagent) l'euthanasie (mort provoquée par un soignant à la demande d'un malade) ou le suicide assisté (le malade prend un produit prescrit pour se donner la mort).
Pays-Bas et Belgique, pays pionniers
Aux Pays-Bas, l'euthanasie est strictement encadrée depuis avril 2002: un médecin et un expert indépendant doivent déterminer chez le malade demandeur une souffrance insupportable et sans espoir d'amélioration. Ce droit a été élargi en avril 2023 aux enfants de moins de 12 ans.
En Belgique, la demande doit être "volontaire, réfléchie, répétée", "sans pression extérieure", selon un texte de mai 2002. En 2014, le pays a été le premier au monde à autoriser l'euthanasie pour les mineurs sans limite d'âge.
Le Luxembourg a dépénalisé en 2009 l'euthanasie ainsi que le suicide assisté.
Suicide assisté en Suisse
La Suisse interdit l'euthanasie mais autorise le suicide assisté: depuis la Seconde Guerre mondiale, le code pénal stipule que l'aide au suicide n’est pas punissable tant qu'elle n’est pas motivée par un "mobile égoïste". Cette pratique est encadrée par des codes de déontologie médicale et est prise en charge par des associations.
L'Autriche a légalisé, par un vote du Parlement en décembre 2021, le suicide assisté pour les personnes atteintes de maladie grave ou incurable.
Conditions strictes en Espagne
L'Espagne a adopté en mars 2021 une loi qui permet euthanasie et suicide médicalement assisté. Les conditions sont strictes: le demandeur doit être "apte et conscient", la demande doit être faite par écrit, reconfirmée ultérieurement, et validée par une commission d'évaluation.
Au Portugal, la dépénalisation de l'euthanasie, adoptée en mai 2023, n'est pas entrée en vigueur après décision de la Cour constitutionnelle.
Référendum sur le suicide assisté en Slovénie
Le Parlement slovène a légalisé en juillet le suicide assisté après un référendum favorable. Le texte accorde aux patients lucides, incurables et dont la souffrance est insupportable le droit de mettre fin à leurs jours.
Mais un groupe civil, soutenu par l'opposition conservatrice, a recueilli les 40.000 signatures nécessaires pour organiser, dimanche, un référendum sur l'application effective de la loi.
Début de règlementation en Italie
La Cour constitutionnelle italienne a fixé en 2019 les conditions nécessaires pour qu'un malade puisse obtenir l'accès au suicide assisté sans que la personne qui l'aide soit pénalement poursuivie.
Mais le suicide assisté reste difficile à appliquer, le Parlement n'ayant pas adopté de loi sur le sujet. Une association pro-euthanasie milite pour l'adoption à l'échelon régional de règles pour simplifier et accélérer la procédure.
En février, la Toscane est devenue la première région italienne à se doter de telles règles. La coalition de droite de la Première ministre Giorgia Meloni, opposée à l'euthanasie, conteste ces règles.
Vers l'aide à mourir au Royaume-Uni
Les députés britanniques ont adopté en juin en deuxième lecture une proposition de loi pour légaliser "l'aide à mourir" pour les adultes en phase terminale et capables de prendre eux-mêmes la substance létale.
Le texte, actuellement examiné par la chambre des Lords, s'appliquerait en Angleterre et au Pays de Galles, mais probablement pas avant plusieurs années.
Le Parlement écossais, disposant de pouvoirs délégués sur la santé, a voté en mai, en première lecture, un projet de loi pour légaliser l'aide à mourir. Le texte reste en cours d'examen.
En France, l'aide à mourir examinée
L'examen d'un projet de loi, souhaité par Emmanuel Macron, pour instaurer une "aide à mourir" pour les adultes souffrant d'une affection grave et incurable, a été interrompu par la dissolution de de juin 2024.
Ce texte a alors été transformé en proposition de loi du député du groupe MoDem Olivier Falorni et assorti d'un second texte consensuel sur les soins palliatifs.
Adoptés fin mai en première lecture à l'Assemblée nationale, ils sont censés être examinés par le Sénat en janvier puis de retour devant l'Assemblée en février. M. Macron a évoqué la possibilité d'un référendum en cas d'"enlisement" parlementaire.








