Depuis le Covid, le nombre d’hospitalisations pour tentative de suicide ou automutilation a augmenté de 63 % chez les jeunes filles de 10 à 14 ans et de 42 % chez les 15-19 ans. C’est en partant de ces chiffres qu’Éric Guedj, chef du service de médecine nucléaire à l’hôpital de la Timone à Marseille s’est lancé, avec des collègues, dans des travaux pour établir l’impact du confinement et du stress sur le cerveau et ainsi pourquoi cela pouvait entraîner une hausse des tentatives de suicide, comme le rapporte Le Parisien.
95 personnes étudiées
Pour cette étude, 95 adultes présentant des troubles neurologiques ont été recrutés. Ils avaient régulièrement eu des scanners pendant le premier confinement.
Activité anormale
Cette période a été marquée notamment par une période de posts négatifs sur Twitter. C’est l’effet de cette “ambiance émotionnelle négative” sur le cerveau que les auteurs de l’étude ont cherché à établir. Et ils ont découvert une activité anormale dans deux zones : le cortex préfrontal ventromédian et le cortex cingulaire antérieur.
Les mêmes mécanismes que ceux associés “aux événements post-traumatiques”
Selon Le Parisien, ces zones du cerveau sont déjà connues pour empêcher une personne de se sentir hors de danger, ce qui a amené les auteurs de l’étude à conclure que “le stress psychologique du confinement lié au Covid-19 a engagé les mêmes mécanismes neurobiologiques que ceux généralement associés aux événements post-traumatiques”.
Des conséquences variables
Les conséquences des nouvelles négatives sur les réseaux sociaux sur le cerveau sont évidemment variables selon le degré d’anxiété des personnes. “Si l'on est de nature écoanxieuse et que l'on regarde cela toute la journée, l'impact sur notre fonctionnement cérébral sera évidemment plus important”, précise Wissam El-Hage, co-auteur de l’étude.
Besoin de mesures
Si le panel de cas étudiés limite les conclusions de la publication, ses auteurs en appellent tout de même une prise de conscience sur le sujet de la santé mentale et estiment qu’il y a un “besoin urgent de mesures pour la santé mentale”.