Les femmes enceintes ne sont pas assez vaccinées, selon l'Académie de médecine

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Le taux de vaccination contre les maladies respiratoires, notamment la grippe et la coqueluche, est insuffisant chez les femmes enceintes, a regretté jeudi l'Académie de médecine, soulignant que ces infections peuvent nuire à la mère comme à l'enfant.
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"Bien que l'efficacité et la tolérance de tous ces vaccins soient bien établies chez la femme enceinte et le nouveau-né, les taux de vaccination correspondant restent très insuffisants en France", note dans un communiqué l'Académie, institution qui vise à donner le consensus du corps médical sur un sujet donné.

Contre les maladies respiratoires, plusieurs vaccins doivent théoriquement être proposés à toutes les femmes enceintes: la coqueluche, le Covid et la grippe. 

On peut y ajouter le vaccin Abrysvo de Pfizer contre le VRS, principal virus à l'origine de la bronchiolite chez le nourrisson, même si la recommandation est moins systématique et dépend du moment de l'année.

Ces recommandations ne sont pas assez mises en pratiques, selon l'Académie de médecine, qui souligne notamment que seules 20% à 30% des femmes enceintes sont vaccinées contre la grippe, et qu'un tiers ne le sont pas contre la coqueluche.

Il existe aussi "d’importantes disparités selon les classes sociales et les régions, en particulier aux Antilles et en Guyane, où les taux de couverture sont extrêmement faibles", pointe-t-elle.

"Souvent reporté ou oublié"

Or les maladies en question peuvent nuire à la fois à la mère et l'enfant: "elles sont souvent sévères chez la femme enceinte, et peuvent entraîner un accouchement prématuré et une infection également sévère du nouveau-né", rappelle l'Académie.

Comme explications à l'insuffisante vaccination, l'institution évoque la méfiance de certaines femmes enceintes contre les vaccins concernés, mais surtout le fait que ces vaccins ne sont pas assez proposés lors du suivi médical de la grossesse.

"Aucune consultation n'est aujourd’hui spécifiquement dédiée à la vaccination pendant le suivi de grossesse et l'acte vaccinal dépend de la motivation du médecin ou de la sage-femme", note l'Académie. "Il est donc souvent reporté ou oublié."

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L'institution émet plusieurs propositions. D'abord, elle souhaite que l'Assurance maladie envoie, dès l'annonce de grossesse, les bons qui permettent un remboursement intégral des vaccins concernés, accompagnés d'une information "adaptée et compréhensible".

Elle appelle aussi à ouvrir la possibilité de vaccination dans tous les endroits où une femme consulte pour sa grossesse: "maternité, cabinet de médecin et de sage-femme, protection maternelle et infantile (PMI), pharmacies".

L'Académie recommande aussi une meilleure formation des soignants et une accélération des essais cliniques de vaccins auprès des femmes enceintes, pour mieux connaître les effets spécifiques lors de la grossesse.

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