C'est la peine la plus lourde réclamée par le procureur-adjoint Jean-Yves Lourgouilloux contre les huit acteurs du football français, dont le président du Toulouse football club (TFC/Ligue 1) Damien Comolli, jugés depuis lundi pour avoir contourné la loi régissant l'activité d'agent sportif.
Les obstacles à l'égalité femmes-hommes dans le football
Devant le tribunal correctionnel de Marseille, le magistrat a aussi demandé de lourdes sanctions financières en requérant la confiscation des fonds saisis durant l'enquête, et ce à la hauteur du montant du produit des infractions.
Concernant John Valovic-Galtier, plus de 500.000 euros avaient été saisis sur les comptes de deux de ses sociétés, Football Avenir puis Player Agency, des entités créées pour commettre l'escroquerie, selon M. Lourgouilloux.
Des "agents de façade, des prête-noms pour couvrir des sociétés et les véritables agents sous-marins"
Ces sociétés avaient été destinataires des commissions versées à l'occasion des transferts de plusieurs joueurs et entraîneurs, dont ceux de son père Christophe Galtier et de son frère Jordan Galtier. Des opérations que le procureur a considéré comme irrégulières car M. Valovic-Galtier, qui était officiellement conseiller sportif, ne disposait pas de la licence d'agent sportif délivrée par la Fédération française de football.
Pour Mélissa Plaza, le football féminin n'existe pas
M. Valovic-Galtier avait pris part à ces transferts pour le compte de l'agence lyonnaise Score Agencies, à l'époque dirigée par David Venditelli, contre lequel M. Lourgouilloux a requis un an de prison avec sursis et 100.000 euros d'amende ainsi que la confiscation des fonds saisis. Le magistrat a aussi réclamé dix mois de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende contre Jérémie Sutter, autre conseiller sportif de Score Agencies.
Ces trois prévenus, qui devant le tribunal ont cantonné leur rôle à du conseil sportif ou à l'accompagnement de footballeurs, bénéficiaient, selon l'accusation, du concours de trois agents officiels, afin de rendre réguliers les contrats de transfert soumis à l'homologation de la FFF.
Des "agents de façade, des prête-noms pour couvrir des sociétés et les véritables agents sous-marins", selon le procureur, qui a requis à leur encontre des amendes de 5.000 à 10.000 euros.
Enfin, contre les deux dirigeants de clubs présents sur le banc des prévenus pour des transferts qu'ils auraient su menés par des agents sans licence, M. Lourgouilloux a requis 20.000 euros d'amende contre Damien Comolli et 10.000 euros contre Emmanuel Desplats, directeur général du Dijon FCO (National).