"En vue de préserver la sérénité du gouvernement diocésain, j'ai présenté (...) ma démission à Mgr l'archevêque de Strasbourg", qui l'a "acceptée", a précisé le chanoine Hubert Schmitt dans un communiqué publié sur le site de l'Eglise catholique en Alsace.
Le prêtre de 71 ans avait fait l'objet d'une enquête judiciaire, à la suite du témoignage en 2021 d'un homme affirmant qu'il l'avait agressé sexuellement en 1993, alors qu'il avait 13 ans et était servant de messe. "Les faits dénoncés par la victime semblent crédibles", avait indiqué en mai 2023 la procureure d'alors de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot.
Après un appel à témoins pour tenter de retrouver d'autres victimes potentielles (lequel n'avait rien donné), l'enquête avait cependant été classée sans suite en octobre 2024, les faits étant prescrits.
"Signal préoccupant"
Dans ce contexte, la récente nomination de Hubert Schmitt comme proche collaborateur de l'archevêque de Strasbourg, Pascal Delannoy, avait suscité un début de polémique. L'homme qui l'avait accusé, Emmanuel Siess, s'est notamment dit "choqué" de cette promotion auprès de médias locaux.
Il s'agit là d'"un signal préoccupant pour les victimes" et "profondément décourageant", avait également estimé dans un communiqué le très actif collectif des Voix libérées, qui regroupe les victimes de violences sexuelles perpétrées par un prêtre tourangeau entre les années 1960 et 1980.
Cette affaire intervient quelques semaines après une vive polémique provoquée dans le diocèse de Toulouse par la promotion d'un prêtre en dépit de sa condamnation pour viol sur mineur en 2006.
Devant l'indignation des fidèles, l'archevêque Guy de Kerimel avait finalement dû renoncer à sa décision qui avait poussé la Conférence des évêques de France (CEF) elle-même à réagir.
En octobre 2021, la Ciase (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise) avait publié un document choc estimant à 330.000 le nombre de mineurs victimes depuis 1950.
Dans une lettre publiée cette semaine par le média Tribune Chrétienne, plusieurs prêtres - anonymes - du diocèse de Strasbourg avaient exprimé leur "indignation" face à la récente promotion du chanoine Schmitt à Strasbourg, et appelé de leurs voeux une "visite apostolique", c'est-à-dire une inspection ordonnée par le pape.