Quelle est la particularité de cette édition 2025 ?
Christian Prudhomme, directeur du Tour de France : "Elle est 100% française après trois grands départs à l'étranger. Il n'y a pas un millimètre en dehors des frontières. Certains vont dire: +100% français ? Tu m'étonnes, ça devrait être tout le temps comme ça. Le père Prudhomme, c'est l'Européen, il veut tout le temps partir de l'étranger+. Mais je revendique ces départs de l'étranger qui permettent de faire rayonner le Tour et la France."
En 1955, le premier Tour de France féminin
Il faut attendre la 10e étape pour voir la montagne. Va-t-on s'ennuyer au début ?
Christian Prudhomme : "Quand on voit qu'on arrive à Rouen, à Vire, à Boulogne, au bord de la mer, on se dit: tout ça est plat. Or pas du tout. On a une première semaine de plaine en faux semblant. On n'a pas laissé une seule côte de côté, de Lille à la Bretagne. La deuxième étape se termine à Boulogne-sur-Mer, mais avec trois côtes dans les dix derniers kilomètres. Le quatrième jour, on a quatre côtes dans les trente derniers kilomètres. Sur l'étape de Vire, on a 3.500 mètres de dénivelé. On a fait le maximum qu'un organisateur puisse faire pour aller chercher des difficultés. On a mis des patates partout où on pouvait."
Les arrivées au sprint ne font plus recette ?
Christian Prudhomme : "Ce n'est pas qu'on n'a plus envie de voir des sprinters gagner. Mais on n'a pas envie qu'il ne se passe rien. Lors du dernier Tour de France, il y a eu des étapes sans la moindre attaque. C'est pour ça qu'on a aussi réduit le kilométrage global des étapes de plaine, d'une quinzaine de kilomètres en moyenne."
"On est ravis de retrouver Paris pour les 50 ans de la première arrivée sur les Champs et la victoire finale de Bernard Thévenet"
Proposer des secteurs pavés dans le Nord aurait aussi permis de briser la routine ?
Christian Prudhomme : "On a fait le choix de ne pas mettre les pavés dès le premier ou le deuxième jour pour ne pas prendre le risque de perdre un favori d'entrée. On a fait le choix des côtes. Je suis enthousiaste avec cette semaine-là."
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Les Pyrénées et les Alpes s'annoncent difficiles avec en plus le Mont Ventoux ?
Christian Prudhomme : "Déjà, on aura un sandwich pyrénéen avec deux étapes en ligne et au milieu un contre-la-montre de 11 km, dont 8 en côte, jusqu'à l'altiport de Peyragudes. On retourne à Superbagnères après un enchaînement Tourmalet-Aspin-Peyresourde qu'on n'avait pas fait depuis 1989. Et le Ventoux est un lieu unique du Tour de France."
Le col de la Loze figure à nouveau au programme, pour la troisième fois depuis 2020. C'est devenu un nouveau classique ?
Christian Prudhomme : "La Loze est arrivée tout cru quand ils ont bitumé la route. C'est le col du XXIe siècle. Il n'existe pas de ruptures de pente comme ça en France. Et il faut de la récurrence. Sinon, ça ne rentre pas dans la tête des gens. Or le Tour de France doit parler à tout le monde."
Le retour de la dernière étape sur les Champs-Elysées était incontournable ?
Christian Prudhomme : "Nice a été une formidable escapade. Rien n'interdit qu'on le refasse un jour. Maintenant, on est ravis de retrouver Paris, d'être là évidemment pour les 50 ans de la première arrivée sur les Champs et la victoire finale de Bernard Thévenet."
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La course en ligne des Jeux Olympiques a suscité un engouement énorme. Est-ce envisageable de prévoir une étape similaire sur le Tour ?
Christian Prudhomme : "On a vu la force du cyclisme sur route. C'était merveilleusement et formidablement populaire. Les Jeux olympiques ont permis de faire des choses qui semblaient impossibles. Si ça pouvait permettre de faire des choses avec une autre épreuve magnifique, mais annuelle, je n'en serais pas marri."