Le 16 décembre 2020, à 4h09 du matin, Cédric Jubillar appelle la gendarmerie pour leur signaler la disparition de sa femme, Delphine.
Selon le mari, qui indique s’être couché la veille vers 22h30, Delphine aurait quitté leur maison de Cagnac-les-Mines vers 23h pour promener les deux chiens de la famille.
Vers 3h45, Cédric aurait été réveillé par les pleurs de leur fille de 18 mois. Il se serait alors aperçu de la disparition de sa femme, absente de la maison, contrairement aux deux chiens. Avant de contacter la gendarmerie, Cédric aurait appelé des amis de Delphine en vain.
Malgré la mise en place d’un important dispositif de recherche, l’infirmière de 33 ans ne sera jamais retrouvée.
Les hypothèses envisagées
Delphine Jubillar a-t-elle été enlevée, victime d’un accident, tuée ou a-t-elle disparu volontairement ?
Plusieurs proches de Delphine doutent de cette dernière option. Selon eux, cette mère de deux enfants n’aurait pas pu quitter sa famille à quelques jours de Noël sans argent ni document d’identité, vêtue d’une simple doudoune blanche.
Un couple en crise
Rapidement, les enquêteurs soupçonnent le mari, un plaquiste qui travaille sur des chantiers.
Delphine et Cédric faisaient chambre à part et l’épouse dormait sur le canapé le soir de la disparition. Le couple était en instance de divorce et traversait une période difficile depuis plusieurs mois.
La justice évoque un contexte de séparation très conflictuel avec plusieurs points de tension, notamment en lien avec leur domicile. Leur maison, achetée en 2012, était en travaux et toujours inachevée huit ans plus tard, un sujet propice aux disputes.
Les enquêteurs découvrent aussi que Delphine entretenait une relation extra-conjugale avec un homme, rapidement mis hors de cause. Devant le procureur, Cédric Jubillar indiquait qu’il était au courant que son épouse avait un amant. Il reconnaît aussi qu’il surveillait sa famille, sa femme, pouvant parfois se montrer intrusif, brutal et agressif.
Une dispute la nuit de la disparition
Le soir de la disparition de Delphine, une violente dispute aurait éclaté.
Leur fils de 6 ans ainsi que des voisins affirment avoir entendu le ton monter dans la maison familiale.
Sur place, les gendarmes ne constatent pas de scène de lutte, mais un élément intrigue a posteriori : la couette du canapé sur lequel dormait Delphine aurait été lavée le 15 ou le 16 décembre 2020, jour de la disparition. Lors de la première visite des gendarmes, ce linge était en train de sécher.
L’incarcération de Cédric Jubillar
Après six mois d’enquête, le 16 juin 2021, Cédric Jubillar est mis en examen pour homicide volontaire.
Il est placé en détention provisoire, bien qu’il clame son innocence. Cela fait quatre ans qu’il est emprisonné.
Une détention jugée abusive par ses avocats, mais au cours de laquelle il aurait confié à des co-détenus des propos jugés incriminants par la justice.
Le corps de Delphine n’a jamais été retrouvé malgré les reconstitutions et les nombreuses fouilles. En juillet 2022, par exemple, neuf tombes du cimetière municipal ont été ouvertes en vain. D’autres lieux autour de Cagnac-les-Mines ont été fouillés sans succès.
Un témoignage qui va tout changer
Un nouvel élément surgit à l’été 2025 : une ex-petite amie de Cédric Jubillar affirme que l’homme lui aurait confié avoir étranglé son épouse.
Cette relation, débutée après la disparition de Delphine, s’est achevée en juin 2025 après une dernière discussion au parloir de la prison de Toulouse. Le 23 juillet 2025, la gendarmerie auditionne cette femme pendant plus de trois heures pour entendre son témoignage. Elle avait précédemment donné des détails dans une interview au Parisien.
Selon elle, Cédric lui aurait dit qu’il avait caché le corps de Delphine sur une exploitation agricole au sud d’Albi, à une quinzaine de minutes ou de kilomètres. Ce lieu serait situé près d’un chantier sur lequel il avait travaillé et il l’aurait préparé à l’avance à l’aide d’une pioche.
Il lui aurait aussi affirmé avoir brûlé les vêtements de Delphine et avoir caché son téléphone. Mais la femme précise que “ces versions des faits au fil de nos conversations évoluaient toujours un peu, donc je ne savais pas, au bout du compte, ce qui pouvait être vrai.”