"La partie ukrainienne a souligné que tout retard ou délai dans le soutien aux capacités de défense de l'Ukraine ne ferait qu'encourager l'agresseur à poursuivre la guerre et la terreur, plutôt que de rechercher la paix", a indiqué le ministère ukrainien dans un communiqué, après avoir convoqué le chargé d'affaires américain, John Ginkel.
Les États-Unis, premier soutien militaire de Kiev depuis 2022, avaient annoncé mardi avoir cessé de livrer certaines armes à Kiev, disant s'inquiéter de la baisse de leurs propres stocks de munitions, au moment même où l'armée russe intensifie ses frappes contre l'Ukraine.
"Cette décision a été prise pour mettre les intérêts de l'Amérique en premier", s'est justifié, dans un communiqué transmis à l'AFP, Anna Kelly, une porte-parole adjointe de la Maison Blanche.
Selon Politico et d'autres médias américains, cet arrêt des livraisons pour Kiev concerne notamment les systèmes de défense aérienne Patriot, l'artillerie de précision et les missiles Hellfire.
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Déception et appréhension
Or, le président ukrainien Volodymyr Zelensky appellait ces dernières semaines les États-Unis à lui vendre des systèmes Patriot pour pouvoir contrer plus efficacement les attaques russes de missiles et de drones.
Il s'en était une nouvelle fois ouvert à son homologue américain Donald Trump lors de leur dernier entrevue en marge du sommet de l'Otan à La Haye fin juin.
Mais le locataire de la Maison Blanche, qui s'est dit "au milieu" entre les belligérants et veut obtenir une fin des combats, s'était montré évasif sur le sujet.
Cette nouvelle a été accueillie avec déception à Kiev, et une certaine appréhension quant aux capacités de l'armée ukrainienne à résister face aux forces russes, plus nombreuses et mieux armée.
"Nous dépendons actuellement fortement des livraisons d'armes américaines, même si l'Europe fait tout son possible, mais nous aurons du mal sans les munitions américaines", a reconnu une source militaire auprès de l'AFP.
De son côté, le Kremlin s'est félicité de l'annonce américaine, estimant que cela rapprochait Moscou et Kiev de la fin du conflit, qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts des deux côtés, civils et militaires compris.
"Moins il y a d'armes livrées à l'Ukraine, plus proche est la fin de l'opération militaire spéciale", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en répondant à une question de l'AFP et en utilisant le nom officiel en Russie de l'invasion de l'Ukraine.