Pour sa part, la Russie a prévenu par la voix de son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov que tout règlement de paix devrait garantir sa "sécurité" et celles des russophones en Ukraine, prétexte déjà brandi pour lancer son invasion en février 2022.
"Ils sont prêts à envoyer des troupes sur le terrain", a déclaré le président américain sur la chaîne Fox News, en référence aux dirigeants français, allemand et britannique qu'il avait reçus la veille dans le Bureau ovale.
Le milliardaire républicain, qui cherche une issue rapide à la guerre, a réaffirmé qu'il était "prêt à aider", mais uniquement par un soutien dans les airs et sans aucun soldat américain sur le territoire ukrainien.
Donald Trump "a assuré qu'il n'y aurait pas de troupes américaines au sol en Ukraine", a martelé la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, confirmant que l'assistance de l'armée de l'air était bien "une possibilité".
Tête-à-tête entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky
Le président des Etats-Unis avait reçu lundi son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, épaulé par plusieurs dirigeants du Vieux continent, trois jours après son sommet en grande pompe en Alaska avec le chef du Kremlin Vladimir Poutine.
Tous les participants aux réunions de la Maison Blanche se sont félicités d'avancées sur le dossier central des garanties de sécurité à Kiev, lesquelles doivent être cependant formalisées, et tous ont déclaré que Vladimir Poutine avait accepté le principe d'un sommet avec Volodymyr Zelensky dans les prochaines semaines.
Le président russe avait aussi proposé, au téléphone lundi soir avec Donald Trump, de voir Volodymyr Zelensky à Moscou, ont révélé à l'AFP trois sources proches du dossier. Mais le chef d'Etat ukrainien a refusé, selon l'une de ces sources.
Pour ce tête-à-tête éventuel, le président français Emmanuel Macron a proposé Genève en Suisse, pays neutre, qui s'est dit disposé à offrir "l'immunité" au président russe, malgré son inculpation devant la Cour pénale internationale, à condition qu'il vienne "pour une conférence de paix".
En cas de réussite de cette rencontre bilatérale, une réunion tripartite pourrait suivre avec Donald Trump, avait-il proposé lundi.
Mardi soir sur Fox News, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a répondu que Budapest "pourrait" accueillir ce sommet Poutine-Trump-Zelensky, comme l'affirme le journal Politico.
"Instinct"
Interrogé mardi soir par l'animateur de radio ultraconservateur Mark Levin sur sa "méthode" pour le "processus de paix en Ukraine", Donald Trump a préféré vanter son "instinct, probablement, plus qu'une méthode".
Dans le même temps, la "coalition des volontaires" (une trentaine de pays surtout européens soutenant l'Ukraine) s'est réunie par visioconférence sous les auspices du Premier ministre britannique, Keir Starmer, et d'Emmanuel Macron, afin de rendre compte du voyage à Washington.
Des équipes de planification européennes et américaines devraient se contacter dans "les prochains jours" pour "préparer le déploiement d'une force de réassurance si les hostilités prenaient fin", a détaillé un porte-parole de M. Starmer.
Du côté de l'Otan, ce sont les chefs d'état-major des armées des pays membres qui se retrouveront mercredi en visioconférence.
Et un responsable du Pentagone a indiqué à l'AFP que le chef d'état-major américain des armées, le général Dan Caine, s'entretiendrait mardi soir avec des chefs militaires européens.
Pour autant, Kiev estime que, même si un accord de paix est trouvé, Moscou retentera une invasion.
Le président français semble penser la même chose: Vladimir Poutine est "un prédateur, un ogre à nos portes" qui "a besoin de continuer de manger pour sa propre survie", a-t-il accusé, parlant de "menace pour les Européens".
Concessions territoriales
La question des concessions territoriales exigées par la Russie reste l'autre grande inconnue.
Washington, comme les Européens, assure qu'elle doit être réglée directement entre Kiev et Moscou.
Dans l'est de l'Ukraine, qui concentre le pire des combats, les habitants avouaient avoir peu d'espoir.
Vladimir Poutine "a violé tous les accords qu'il a signés, donc on ne peut pas lui faire confiance", a déclaré à l'AFP le soldat Vitaly, 45 ans. Et si l'Ukraine cède des territoires en échange de la paix, la Russie attaquera de nouveau "dans six mois ou un an", a-t-il ajouté.
Le chancelier allemand, Friedrich Merz, a estimé à cet égard que son allié ukrainien ne devrait pas être forcé à des concessions territoriales.
Pour Donald Trump, en revanche, qui a appelé Volodymyr Zelensky à faire preuve de "souplesse", l'Ukraine devra s'y résoudre, en particulier pour le Donbass.