L'homme et la femme ont été mis en examen pour violences habituelles sur un mineur ayant entraîné la mort d'Ayden âgée de 7 ans, ainsi que pour privation de soins ou d'aliments suivie de mort, a précisé la procureure de la République de Papeete Solène Belaouar. Ils ont été placés en détention provisoire et encourent 30 ans de prison.
Le corps sans vie de la fillette avait été amené mardi dans une clinique par le couple, qui faisait office de famille d'accueil pour une fratrie de trois enfants à Taunoa, un quartier de Papeete, la capitale de la Polynésie française, sur l'île de Tahiti.
L'autopsie d'Ayden a révélé de graves maltraitances et une importante dénutrition. Son corps était couvert de bleus et présentait des hématomes importants à l'avant et à l'arrière du crâne ainsi qu'au thorax. Le lobe d'une oreille avait été arraché.
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Coups de bâton
Sa maigreur extrême suggère qu'elle ne s'est pas alimentée, ou très peu, pendant les semaines qui ont précédé son décès. En garde à vue, l'homme a reconnu avoir porté des coups de bâton à la fillette.
Le parquet a cependant considéré qu'il "n'existait pas suffisamment d'indices en faveur d'une volonté de tuer l'enfant", raison pour laquelle les deux suspects ne sont pas mis en examen pour meurtre, explique-t-il vendredi dans un communiqué.
Ils ont aussi été mis en examen pour violences habituelles sur le frère et la soeur d'Ayden, âgés respectivement de 8 et 5 ans. Les deux enfants ont été placés en foyer.
La fratrie avait été retirée cinq ans plus tôt aux parents biologiques à la suite de violences conjugales.
Cette affaire soulève des questions sur le suivi des enfants placés à la fois par la Direction des solidarités, de la famille et de l'égalité (DSFE) en Polynésie et par l'institution scolaire, que la fillette ne fréquentait plus depuis plusieurs semaines.
La vice-présidente de la Polynésie française, Minarii Galenon, également ministre des Solidarités de la collectivité ultramarine, a reconnu sur la chaîne locale TNTV "une faille" et un manque de familles d'accueil et de moyens humains dans les services sociaux.
En Polynésie française, territoire de 280.000 habitants, 2.526 mineurs sont sous mesure d'assistance éducative et 882 placés en familles d'accueil ou dans des foyers.
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