De la Pologne au Cambodge, de la Sierra Leone aux Emirats arabes unis, les prétendants apprendront du Comité du patrimoine mondial, dont la 47e session élargie a démarré lundi à Paris, si la valeur exceptionnelle de leurs biens culturels ou naturels a été reconnue.
Cette session "doit plus que jamais tenir sa promesse, celle d'un multilatéralisme tangible, déterminé, où la culture joue un rôle majeur pour répondre aux défis actuels, qu'il s'agisse du dérèglement climatique ou des meurtrissures de la guerre", a déclaré à l'ouverture des travaux Mme Azoulay, à la tête de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) depuis 2017.
Aujourd'hui, plus de 1.200 sites culturels, naturels et mixtes appartiennent au Patrimoine mondial.
Parmi les 30 candidatures examinées cette année, deux sont issues de pays africains jusque-là absents du classement du patrimoine mondial, l'Unesco ayant fait du continent une priorité ces dernières années : la réserve de biosphère de l'archipel des Bijagos (Guinée-Bissau) et les forêts de Gola Tiwai (Sierra Leone), refuge d'espèces menacées comme les éléphants de forêt.
Les menaces climatiques
De nombreux sites proposés ont un lien avec la préhistoire, comme les Mégalithes (monuments en pierre) de Carnac, dans l'ouest de la France, ou les Pétroglyphes (gravures rupestres) de la rivière Bangucheon, en Corée du Sud.
Par ailleurs, près de 250 sites déjà inscrits feront l'objet d'un examen de suivi, offrant une "radiographie du patrimoine à travers le monde, mais aussi des défis auxquels ils doivent faire face", a déclaré Mme Azoulay.
Les menaces climatiques se multiplient et "près de trois quarts des sites du patrimoine mondial sont déjà confrontés à des risques hydriques graves, pénuries d'eau ou inondations", a-t-elle alerté, évoquant aussi la pression liée au "surtourisme, dont la dénonciation s'intensifie partout dans le monde".
Sur les 56 biens actuellement inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril, "la moitié le sont en raison des conséquences directes des conflits", a ajouté la directrice générale de l'Unesco, évoquant le le Moyen-Orient qui regroupe plus de 40% des sites en péril.
A ce titre, l'Unesco va reprendre ses activités en Syrie, notamment pour la sauvegarde du Musée national de Damas et des monuments de la ville d'Alep (nord-ouest).
L'organisation assure aussi une "surveillance active des dommages causés aux sites culturels de Gaza depuis octobre 2023" grâce aux images satellites, et espère intervenir dans le territoire palestinien assiégé depuis 21 mois par Israël, "dès que la situation le permettra", selon Mme Azoulay.