3 moments qui ont changé la vie de Kendji Girac

"Mon grand-père, quand il prenait la guitare, on aurait dit qu'il y en avait trois." Kendji Girac raconte les moments qui ont changé sa vie.

Trois moments qui ont changé la vie de Kendji Girac


Sa guitare, sa famille, son héritage musical…


Kendji Girac a fait bien du chemin depuis sa victoire à l’émission The Voice en 2014. Aujourd’hui, il revient avec un nouveau single, Habibi. Brut l’a rencontré.


Sa rencontre avec la guitare


J’ai rencontré pour la première fois ma guitare chez moi, parce que mon père savait jouer de la guitare. Moi, je savais chanter, mais je ne savais pas jouer de la guitare. Et je la voyais tout le temps, sauf que je ne savais pas m’en servir. Ça me tenait à cœur d’apprendre. J’ai attendu jusqu’à l’âge de 13 ans et je me suis dit : « Il faut que j’apprenne maintenant. »


J’ai commencé à prendre la guitare de mon père, je lui ai demandé : « Papa est-ce que tu veux m’apprendre à jouer de la guitare ? » Et là, il n’a pas voulu. Il m’a dit : « Non, je ne peux pas t’apprendre parce que moi, j’ai appris tout seul. Donc tu feras pareil. » Ça m’a un peu bloqué, mais je n’avais pas le choix.


Mon père, ce n’était pas un gars à me dire à chaque fois : « Ah, tu joues bien, bravo. » Il me disait qu’il manquait quelque chose. Il ne disait jamais bravo facilement. Il n’y a pas si longtemps, j’ai eu un petit bravo, quand même, ça m’a fait énormément plaisir. C’était dans la période du confinement. Il m’a dit : « Maintenant, tu joues bien, fils. » Ça faisait longtemps que j’attendais ce petit mot du papa.


Sa première scène à l’Olympia avec son père


C’était mes débuts et c’était mon tout premier Olympia. J’ai pu amener mon père sur scène. C’est très important de pouvoir partager ce moment-là avec mon père, vu que c’est lui qui m’a appris la musique. Maintenant c’était à mon tour à moi de lui faire un petit cadeau, pour partager nos talents.


Avant de monter sur scène, à chaque fois, je disais : « Papa, j’ai peur. » Je stressais. Et il venait vers moi et me disait : « Mais arrête, t’as peur de quoi ? Pourquoi tu stresses ? Ça ne sert à rien. » Il disait : « Chante, et puis c’est tout. » Et moi je disais : « Tu verras, un jour je te ferai monter sur scène et là tu vas comprendre pourquoi, tu vas stresser. » Et ce jour-là, quand il est venu, je l’ai vu à sa marche qu’il était stressé. Il n’arrivait pas à chanter normalement. Il avait chanté avec son micro mais il était resté figé face à moi alors qu’il y avait le public. Je ne savais pas comment faire pour le tourner et pour lui dire : « Papa, y a le public, là, tu vois. »


Après le concert, j’ai été le voir dans la loge et je lui ai dit : « Alors ? Ça stresse ou pas ? » Et il m’a fait : « Oh, oh, putain… ça stresse trop. »


Son hommage à son grand-père


Cette année-là, en 2015, c’était pour les NRJ Music Awards, j’avais gagné ce soir-là. C’était l’anniversaire de mon grand-père, et il a fallu que je dise un petit mot. J’avais fait un coucou à mon grand-père, sur la scène, et quand j’ai voulu parler de lui, ma gorge s’est serrée et j’ai versé quelques larmes. Mais ça me faisait du bien, parce que je reconnaissais un peu ce que mon grand-père m’a laissé. Le talent qu’il nous a laissé à nous, parce qu’il n’y a pas que moi qui joue dans la famille ! J’ai aussi mes petits cousins qui chantent et qui jouent de la guitare.


Mon grand-père m’a laissé un héritage musical, de talent, de chant et de guitare. Quand je le voyais jouer, j’essayais de faire comme lui. Sauf que lui, quand il prenait la guitare, on aurait dit qu’il y en avait trois. Et je n’ai jamais réussi à faire comme lui. Quand je prenais pris la guitare pour essayer de lui jouer un morceau, je faisais à peu près pareil, mais il disait : « C’est pas comme ça, petit ! Tu fais n’importe quoi, là. » Il me reprenait la guitare et il me faisait une leçon.


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Brut.