Interview de Rintarō, réalisateur d'animation japonaise

Il a réalisé Albator. Il a inspiré Le Roi Lion. Lui, c'est Rintarō, un des plus grands réalisateurs d'animation japonaise et il ne se reconnaît pas dans la nouvelle génération d'animes. Il sera présent au Festival de la BD d'Angoulême 2024, du 25 au 28 janvier, dont Brut est partenaire.

Lui, c'est Rintaro, un grand réalisateur d'animation japonaise, et en janvier, il va être invité au Festival d'Angoulême. ll a notamment réalisé Metropolis, Galaxy Express 999, Astro Boy ou encore les Moomins mais son plus gros succès, c'est Albator. “J'ai été très étonné. Je me suis toujours demandé pourquoi Albator était si populaire en France. Je serais presque tenté de vous demander pourquoi. A cette époque, les séries animées japonaises étaient conçues sans particulièrement viser les enfants, mais plutôt pour un public adulte. Personnellement, je n'étais pas vraiment amateur d'animation, je préférais le cinéma. Je voulais réaliser des films. Je me suis retrouvé à travailler dans l'animation par hasard, donc j'ai continué dans cette voie. Dans ce contexte, Albator est devenu pour moi une oeuvre très importante, comme un film que je pouvais créer à ma manière” explique Rintaro. 

Ils parlent de leur passion pour l'animation japonaise


Aujourd'hui au Japon, tout commence par les jeux vidéo”


Avant Albator, quand il avait 24 ans, il a réalisé la série Le Roi Léo, l'histoire d'un lionceau dont le père est tué et qui va devoir survivre dans la jungle. Si ça vous évoque un Disney, c'est normal. “Quand j'ai vu Le Roi Lion, je me suis dit : ah, cela doit être inspiré du Roi Léo que nous avons fait” commente le réalisateur japonais. En 2023, il a sorti un court métrage et il sortira une BD autobiographique en 2024. Voici ce qu'il pense de l'animation japonaise aujourd'hui et de son évolution: “J'avoue que je ne regarde pas beaucoup de films d'animation. Je regarde les œuvres de mes amis comme Katsuhiro Otomo, mais en général, je ne regarde pas beaucoup d'animation. Même quand j'en regarde, ça ne m'intéresse pas et ça ne me stimule pas. Cependant, comme je fais partie de ce monde, je comprends bien la situation actuelle de l'animation télévisée au Japon. Ce que je vois clairement, c'est que cet art est vivant, et quand il y a des séries comme One Piece, elles répondent au contexte de leur époque. Naruto, One Piece, Demon Slayer... Ce sont des séries qui sont produites dans un contexte contemporain et qui ne cesse d'évoluer. Dès lors, je me contente d'être observateur, je pense que mon temps dans l'animation est révolu”

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Il indique qu’“aujourd'hui au Japon, tout commence par les jeux vidéo. La façon de faire des drames, des films et de l'animation est influencée par le jeu vidéo. Je ne dis pas que les jeux vidéo sont mauvais, je ne les dénigre pas, je joue moi-même à Resident Evil, donc je le sais bien. À notre époque, ce n'est pas que le cinéma, mais la société toute entière qui est influencée par les jeux vidéos. Ça se voit dans le cas de Demon Slayer ou One Piece. C'est pourquoi le monde d'aujourd'hui est très différent du monde d'avant. C'est l'état actuel de l'animation, et je pense que ça continuera à changer de plus en plus dans ce sens à l'avenir”. Il invite “les jeunes d'aujourd'hui” à “créer à leur façon” et insiste sur le fait de “ne jamais oublier le cinéma”: “Quand je parle de cinéma, je parle d'un art que nos prédécesseurs ont peiné à créer depuis l'époque du cinéma muet, où la plupart des idées originales sont nées, qu'il s'agisse de l'expressionnisme allemand ou d'autres courants. C'est quelque chose qu'on ne devrait pas oublier, ou du moins qu'on devrait se rappeler de temps en temps. C'est à peu près tout ce que j'ai à dire” conclut Rintaro. 

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