Photo : Guillaume Blot a fait le tour de France des rades

Un comptoir, des copains, la patronne et son chien… Bienvenue au "Tue-Mouches". Le rade dans toute sa splendeur. Des bistrots comme celui-ci, il y en a de moins en moins. Pour les sauver, Guillaume Blot les a photographiés. Rendez-vous, dans l'un de ces rades préférés, à Plurien en Bretagne.

On était à 200 000 bistrots dans les années 1960, on n'est plus qu'à 36 000 aujourd'hui”


Photographe documentaire, Guillaume Blot a fait un tour de France des bistrots, aussi appelés “rades”. Pendant 4 ans, il a parcouru tout le territoire français et il en a visité ainsi près de 231. Brut l’a suivi dans l’un de ses préférés : Le Tue Mouches dans le village de Plurien, en Bretagne. Derrière le bar, il suffit de pousser une porte pour accéder directement à la charcuterie, qui jouxte le bistrot. Guy, le boucher, y travaille depuis 30 ans. “On est le seul bistrot comme ça dans le coin. On tient la charcuterie et le bar en même temps” commente fièrement la patronne du bistrot.

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Un rade, pour moi, c'est vraiment un café dans son jus. Le nom de rade, c’est parlé de la rue, c'est de l'argot et ça désigne son petit truc à soi, son QG, son café... On peut y aller faire un petit tour, retrouver les copains. On a nos habitudes, on connaît le patron, la patronne, et puis on s'y sent bien” décrit le photographe Guillaume Blot. Un “rade” est également reconnaissable selon le photographe : “Je trouve qu'il y a vraiment la devanture un peu à l'ancienne avec parfois des marques de bière qui apparaissent, il y a souvent un carrelage ou une mosaïque au sol qui est aussi restée à l’ancienne, et dedans, on trouve des cacahuètes autant sur le comptoir que par terre”.


Les rades sont en lice pour être inscrits au Patrimoine immatériel culturel français”


S’ils font partie du paysage culturel français, les “rades” se font pourtant de plus en plus rares : “On était à 200 000 bistrots dans les années 1960, on n'est plus qu'à 36 000 aujourd'hui. Donc il y a clairement une nette diminution du nombre d'établissements et il est nécessaire, selon moi, de les sauver en y allant” affirme Guillaume Blot avant d’ajouter : “Je voulais t'emmener ici (ndlr : en parlant à la journaliste Brut, Mina Soundiram), notamment en journée parce que c'est vraiment, aussi, une phase importante dans la vie d’un café. On s'attend à venir le soir et à voir beaucoup de monde, etc., c'est vrai. Mais en journée, c'est intéressant parce qu'il y a toute une vie de personnes qui viennent s'arrêter déjeuner ou qui avant, justement, de rentrer chez eux viennent se poser un peu”. 

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S’il a voulu archiver ces établissements, c’est pour participer à leur sauvegarde. Le photographe indique même que certaine association essayerait de faire entrer les vieux bistrots français au patrimoine immatériel de l’Unesco : “Les rades sont en lice pour être inscrits au Patrimoine immatériel culturel français. Il y a une asso qui essaie de les faire passer en tant que tels et ça montre à quel point ça relève vraiment de notre patrimoine à nous”.

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