When they see us : l'histoire des "Central Park Five"

Ces 5 jeunes afro et latino-américains avaient été emprisonnés pour un viol. En réaction, Donald Trump réclamait le retour de la peine de mort. 13 ans plus tard, ils étaient innocentés. C'est l'histoire inspirée de faits réels racontée dans la série When they see us (Dans leur regard).

L'histoire des « Central Park Five », l'erreur judiciaire à l’origine de la série « Dans leur regard »


Sortie le 31 mai, la série « Dans leur regard », ou « When They See Us » en version originale, s'inspire de la tragédie des « Central Park Five » qui a ébranlé les États-Unis. Retour sur cette terrible erreur judiciaire qui avait causé l’emprisonnement à tort de 5 jeunes afro et latino-américains.


Cinq adolescents afro et latino-américains condamnés à de la prison ferme pour l’agression et le viol de Trisha Meili. Un crime qu’ils n'ont pas commis. Cette histoire, inspirée de faits réels, est racontée dans la série « Dans leur regard », soit « When They See Us » en version originale. « Cette affaire s'est produite à une époque où le sentiment était que le crime, dans cette ville, était hors de contrôle, que la police devait prendre des mesures supplémentaires pour combattre le crime. Et dans ce cas précis, le résultat de cette politique fut que cinq jeunes hommes ont fini par perdre leur liberté » analyse l’avocat Andrew Celli Jr. En effet, à la fin des années 80, le taux d'homicide à New-York atteint un record : 1905 meurtres sont commis en 1989 et 2245 en 1990.


Le soir du 19 avril 1989, au moins huit agressions ont lieu aux alentours de Central Park. Dans la nuit, Trisha Meili est retrouvée inconsciente au milieu du parc. Elle a été violemment frappée, violée et laissée pour morte. Trisha Meili passera 12 jours dans le coma.


Des aveux obtenus par la violence et l’intimidation


Cinq adolescents afro et latino-américains sont rapidement interpellés et accusés. Âgés de 14 à 16 ans. Devant l'intimidation et la violence des policiers, ils reconnaissent avoir commis ce crime. « Dans son premier témoignage, il a dit qu'il n'avait rien à voir avec cette affaire. Et ils l'ont intimidé, ils l'ont giflé. Et nous affirmons que, peu importe le témoignage qu'il a livré, celui-ci est uniquement la conséquence d'une intimidation psychologique et physique » estimait, en 1990, Robert Burns, l’avocat de Yusef Salaam.


Alors que Trisha Meili est encore dans le coma, de nombreux médias présentent les « cinq de Central Park » comme coupables. Donald Trump, alors simple magnat de l'immobilier, achète des espaces publicitaires pour réclamer le retour de la peine de mort. Au terme du procès, les cinq adolescents sont condamnés à purger entre 5 et 15 ans de prison, malgré la non-correspondance avec l'ADN retrouvé sur le lieu du crime et les incohérences de leurs aveux.


Une histoire qui symbolise les conséquences que peut avoir le racisme


« Ces cinq hommes de couleur ont été accusés et condamnés pour le viol d'une femme blanche à Central Park. Ça résume tous les problèmes historiques à propos de la couleur de peau aux Etats-Unis » estime Andrew Celli Jr., avocat. En 2002, 13 ans après l'affaire, Matias Reyes, condamné à perpétuité pour quatre meurtres et un viol, reconnaît finalement avoir commis l’agression sur Trisha Meili.


Les « cinq de Central Park » sont alors innocentés, après avoir purgé entre 6 et 13 ans de prison. « C'est une cicatrice indélébile. Même si nous sommes blanchis, la cicatrice est toujours là » témoignait Antron Mccray, condamné à tort. « Personne ne peut comprendre ce que nous avons traversé. On a essayé de nous déshumaniser, mais nous sommes encore là ! » Ajoutait Kevin Richards, l’un des « cinq de Central Park » accusé à tort.


Le 18 juin 2019, à l'occasion de la sortie de la série « Dans leur regard », Donald Trump a été à nouveau questionné sur l'affaire par une journaliste. Celle-ci a demandé au Président des États-Unis s’il présentait ses excuses aux « cinq de Central Park ». « Vous avez des gens des deux côtés. Ils ont admis leur culpabilité. Si vous regardez Linda Fairstein et quelques-uns des procureurs, ils pensent que la ville n'aurait jamais dû régler cette affaire. Alors, nous en resterons là » lui a répondu Donald Trump.


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