Ces bactéries qui influencent notre cerveau

Des milliards de bactéries vivent en nous et influencent directement notre cerveau. Voilà comment.

Ces bactéries qui influencent notre cerveau


Saviez-vous que des milliards de bactéries vivent en nous ? Ces bactéries ont même leur propre patrimoine génétique. Elles produisent des molécules, qui passent dans la circulation sanguine et donc dans le cerveau.


Rien que dans son microbiote intestinal, chaque être humain porte entre 1.000 et 100.000 milliards de bactéries. « On compte une à dix fois plus de bactéries que nos propres cellules. Ces bactéries qui nous composent, on en a un peu partout », précise Sophie Yvon, docteure en neurogastrologie et en nutrition. Les bactéries sont en effet présentes sur la peau, dans les poumons, dans la flore vaginale… Et elles pourraient influencer notre cerveau.


« Est-ce que je contrôle vraiment ce qui se passe dans mon corps ? »


Car ces bactéries elles ont leur propre ADN ! « Elles ont leur propre patrimoine génétique. Ce qui pose question : ‘’Est-ce que je contrôle vraiment ce qui se passe dans mon corps ?’’ », s’interroge Sophie Yvon. En dehors des bactéries par ailleurs, des virus, des champignons ou des protozoaires entrent dans la composition de nos microbiotes.


En ce qui concerne le microbiote intestinal humain, on peut retrouver plus de 2.000 espèces de bactéries. Chaque personne en porte environ 200. « Ce microbiote-là, il est unique, il n'appartient qu'à vous. On a tous des empreintes digitales différentes. Et de la même manière, on a tous des microbes intestinaux différents », explique Sophie Yvon.


« Un bébé qui grandit à la campagne ne va pas avoir le même microbiote qu'un bébé qui grandit dans un appartement »


C’est lors de l’accouchement de la mère que les premières bactéries colonisent le système digestif du bébé. « Tout ce que va connaître le bébé jusqu'à l'âge de 2 ou 3 ans va façonner son microbiote. Un bébé qui grandit à la campagne au contact de la nature ne va pas avoir le même microbiote qu'un bébé qui grandit dans un appartement désaffecté à la javel », développe la docteure en neurogastrologie. Vers 2 ou 3 ans, le microbiote de l’enfant commence à devenir stable.


Les bactéries jouent un rôle clé dans la digestion et dans la défense immunitaire. Et elles communiquent avec le cerveau. « Ce sont des êtres vivants, appelle Sophie Yvon. Donc comme tout être vivant, elles vont consommer et elles vont produire des molécules qui vont passer dans la circulation sanguine. À partir du moment où c'est dans la circulation sanguine, ça passe au cerveau. »


Un espoir dans les cas d’autisme ?


Certaines spécificités neurologiques pourraient en outre être liées au microbiote intestinal. C’est le cas du spectre autistique. « En regardant le microbiote intestinal, des chercheurs ont pu dire si telle personne ou telle personne était autiste ou non. Ça veut dire qu’il se passe quelque chose dans le ventre. Après, on est incapable de dire si le microbiote du ventre a été affecté et qu’en conséquence, il affecte le cerveau, ou si c'est l’autisme qui affecte le ventre », tempère la docteure en neurogastrologie.


Ces chercheurs ont administré des antibiotiques à des enfants autistes afin de modifier leur microbiote intestinal. Ils ont ainsi observé que pendant les trois semaines du traitement antibiotique, les symptômes d'autismes étaient réduits. Dès lors qu’ils ont arrêté le traitement, les symptômes étaient revenus. « Ça prouve bien qu’en agissant sur le ventre, on agit sur le cerveau. Maintenant, ce qu'il reste à savoir, c'est comment contrôler ça, comment réduire les symptômes d'autisme efficacement. Les antibiotiques, ce n’est pas la bonne solution parce que ça a trop d'impact sur la santé », conclut Sophie Yvon.


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