Grand jour: mon premier concours de cuisine

Léonie et Manon, 20 ans, rêvent de devenir de grandes cheffes. Aujourd'hui, c'est leur premier concours de cuisine, inspiré des plats du film "La passion de Dodin-Bouffant". Pression supplémentaire, c'est par le chef français et multi-étoilé Pierre Gagnaire qu'elles vont être jugées.

Aujourd’hui est un grand jour pour Léonie Ganser et Manon Lakomski. Les deux étudiantes à l’Institut Lyfe et amies passent leur premier concours de cuisine ensemble. Leurs plats préparés depuis les cuisines du restaurant Saisons, le restaurant étoilé de l’Institut Lyfe, seront jugés par le chef multi étoilé français, Pierre Gagnaire. “Avec Manon, qui est ma meilleure amie, que c'était notre dernière année, donc forcément la meilleure année pour le faire. Et quand on a vu ce concours, ça nous tenait vraiment à cœur pour prouver à tous qu'on en est capable. C'est assez important pour nous. Puis, comme vous le voyez, on est le seul binôme de filles, donc forcément, ça joue beaucoup de représenter les femmes dans la cuisine à travers ce concours. Le nombre de femmes dans la cuisine augmente vraiment, mais pour l'instant, c'est toujours un métier d'hommes, entre guillemets” explique Léonie Ganser.

Pierre Gagnaire se confie sur ses échecs


“L’essentiel est d’être soi-même, de trouver sa propre vérité


Le thème du concours est le film “La Passion de Dodin Bouffant”. “Chaque binôme doit réaliser quatre omelettes. Elles peuvent être soit parfumées soit farcies. Et pour les vol-au-vent, c'est un vol-au-vent pour quatre personnes, mais il y a beaucoup de liberté au niveau de l'assaisonnement et de la sauce pour amener une touche de modernité et de créativité, pour faire plaisir également à monsieur Gagnaire” décrit Florent Boivin, chef exécutif de l'Institut Lyfe. Léonie Ganser et Manon Lakomski ont décidé de préparer un vol-au-vent garni aux crêtes de coq, quenelles et volaille fleuries et morilles. “Les crêtes de coq, c'est plutôt original en étant traditionnel” commente Léonie Ganser. Face au chef Pierre Gagnaire, les deux amies confient être impressionnées. “Là, franchement, là, ça met le coup de stress. Sachant que je veux faire de la cuisine depuis toute petite, de le voir, alors que c'est quand même un chef qu'on idolâtre, ben... Ça fait quelque chose, quand même” déclare Manon Lakomski. “En fait, ça reste du bon stress. Mais c'est vrai que quand on le voit, s'il nous regarde, on ne va pas faire les malins” ajoute Léonie Ganser.

Voir le doc Florent Ladeyn, chef local


Depuis toujours, Léonie Ganser a souhaité travailler dans le monde de la cuisine: “J'ai jamais pensé à faire autre chose, en fait. Je vais pas mentir. J'ai fait un bac pro cuisine, puis, quand j'ai été acceptée à l'Institut, forcément, j'étais très, très contente. J'ai toujours voulu être cuistot. Et si je n'étais pas cuistot, je voulais quand même être dans le monde de la restauration. Donc j'avoue que je ne me suis jamais vraiment posé la question de pourquoi. Je savais pour les horaires difficiles, mais ce n'est pas un problème. Quand on aime ce qu'on fait, ce n'est pas un problème.” En salle, Pierre Gagnaire déguste les plats des étudiants. “C'est typique de ce qu'est la cuisine. C’est trois œufs, et trois œufs, il y a chacun et c'est ça qui est génial dedans. C'est un acte banal qui peut se transformer en quelque chose de tout à fait extraordinaire. Et c'est ce qu'on appelle le talent, voilà. Il y a bien sûr la technique, mais il y a aussi ce petit truc qu'on arrive à mettre dans cette omelette” déclare le chef. 

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Pierre Gagnaire qualifie les plats présentés de “très traditionnels et à la fois, quand même, avec une petite pointe de créativité”. Vient quelque temps plus tard, la délibération du jury. Si elles n’ont pas gagné, Léonie Ganser et Manon Lakomski sont très heureuses d’avoir participé à ce concours de cuisine: “C'est une victoire personnelle quand même. On avait déjà gagné juste en participant. Je suis déjà très fière de nous” affirme Manon Lakomski. “C’est le binôme Yohann et Joaquim qui a gagné. Et vous avez gagné de très peu, hein. Bravo” déclare Pierre Gagnaire. A la future génération de cuisiniers, il conseille d’être soi-même et de trouver un endroit “où ils se sentent à l’aise. On trouve son chemin en marchant. Quand on est jeune, on ne sait pas trop où on va, donc on peut peut-être changer de sentier, de chemin, ou de route plus vite que quelqu'un de plus âgé. Mais l’essentiel est d’être soi-même, de trouver sa propre vérité”. 

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