Santé mentale des jeunes : ce qu'en disent vraiment les spécialistes

Brut a pu filmer une réunion de soignants spécialisés dans la santé mentale des jeunes. Voilà ce qu'ils pensent vraiment de l'évolution psychologique de leurs patients depuis le premier confinement...

Des soignants en psychiatrie décrivent l’évolution des jeunes à l’hôpital face à l’anxiété ambiante


Ces soignants en psychiatrie constatent les effets de la crise sanitaire et du contexte anxiogène sur leurs jeunes patients. Brut a pu participer à leur conversation.


Les gestes barrières, une difficulté supplémentaire pour ces jeunes


Clémentine Axcelrod est infirmière au GHU Paris. Elle considère que l’interdiction de contact, comme l’impossibilité de serrer la main, symbolise une distance supplémentaire avec le patient et peut renforcer son sentiment de solitude.


Certains jeunes ont des besoins spécifiques, comme ceux qui ont des difficultés à reconnaître facilement les émotions par exemple. Pour eux, la présence de masques couvrants complique l’interaction sociale.


Le second confinement d’octobre, le point de rupture


Le premier confinement fut plutôt simple à gérer pour plusieurs patients, d’après les observations des soignants. Pour certains jeunes, le fait que tout le pays soit confiné, comme eux finalement, qui vivent en quelque sorte “ à l’écart” d’une partie de la société pour un temps, a même pu être un temps d’apaisement, une pause.


Cependant, l’annonce d’un deuxième confinement en octobre fut la source d’une très grande angoisse. La période d’automne est déjà, habituellement, une phase de stress, notamment avec l’échéance des partiels.
Avec le couvre-feu actuel et le manque de visibilité totale sur les mois à venir, l’angoisse est doublée d’un fort sentiment de solitude.


Parfois, ils ont cours sur zoom, seuls, jusqu’à l’heure du couvre-feu. Les soignants tentent alors de trouver des solutions pour qu’ils puissent prendre l’air, au moins. “Ils ont un certificat juste pour aller faire des tours de pâté de maison”, explique Clémentine Axcelrod.


L’inquiétude pour l’avenir


L'adaptation des examens et des modalités de validation des cursus pourrait désavantager certains de ces jeunes, comme ceux qui ont des difficultés à suivre les cours régulièrement et vont, eux aussi, être notés au contrôle continu. En outre, la recherche de stage et d’emploi se complique grandement.


"On peut leur parler d’espoir, de 'demain sera meilleur', mais on est nous-mêmes dans une période de no man’s land, donc c’est vrai que l'on n’a pas les moyens de rassurer des jeunes qui sont déjà fragiles", conclut Clémentine Axcelrod.


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