Au Liban, "Rebirth Beyrouth" rallume l'éclairage public

Face à l’absence de l’Etat, les Libanais remettent en fonctionnement l’éclairage public. L'organisation Rebirth Beirut redonne vie aux quartiers de la capitale libanaise après plusieurs années dans l’obscurité. Rémy Buisine est à Beyrouth pour une série de reportages pour Brut.

Face à la défaillance de l'État au Liban, ce sont les habitants eux-mêmes qui s'auto-organisent pour s'occuper de l'éclairage public, Rémy Buisine rencontré une ONG qui s'est créée ici pour essayer de rallumer les rues de la capitale, qui sont plongées dans l'obscurité depuis le début de cette crise. En mai 2022 a été lancée l’initiative "Rallumons nos quartiers" : “Jusqu'à ce jour, nous avons allumé 105 rues, 9 avenues, 4 places et 2 escaliers. On a aussi 15 intersections et on a ramené les feux tricolores” explique Gabriel Ferneiné, président de la fondation Rebirth Beirut.

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“Il y a pas mal de quartiers qui sont toujours sans lumière, pas mal de feux tricolores qui ne marchent pas. Il y a pas mal d'intersections qui étaient très chaotiques” ajoute le président. Avant, dans plusieurs grandes avenues, il n’y avait pas de lumière et pas de feux de circulation. “Les piétons avaient peur de passer, c'était très dangereux, les accidents se faisaient très nombreux” précise Gabriel Ferneiné. Au Liban, la plupart des habitants ont en moyenne 2 heures d’électricité par jour, rythmées par des micro coupures régulières.

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L’initiative “Rallumons nos quartiers” à Beyrouth, au Liban, s’est aussi chargée de rallumer les petites ruelles, comme ici, à Gemmayzé. Avant, les habitants avaient cessé de sortir passée la nuit tombée, notamment les femmes, pour des raisons de sécurité. Certaines rues étaient plongées dans l’obscurité totale. Avec l’éclairage des rues, c’est la vie qui reprend son cours. “Où il y a la lumière, il y a la vie” pour Gabriel Ferneiné, qui ajoute : “Ça devrait être un droit, mais malheureusement, en l'absence d'électricité dans tout le pays, on n'a plus le choix que de faire nous-mêmes”.

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Pour rapporter l’électricité dans les rues, Gabriel Ferneiné et son équipe doivent compter sur la solidarité des habitants. “Par exemple ici, c'est une maison, qui est là, qui a de l'électricité 24h/24, qui nous a donné un petit ampérage de sa maison pour allumer la rue, et on a changé les lampes en LED pour moins de consommation, et c'est comme ça qu'on fait. Chaque institution, chaque université, chaque hôpital, chaque immeuble qui a de l'électricité, qui a son générateur nous donne de l'électricité. En contrepartie, il a un rabais grâce à notre partenaire, qui est Medco, donc c'est grâce à cette initiative et c'est grâce à ce modèle qu'on a pu allumer 105 rues jusqu'à maintenant”.

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